VENDU
In-4 (228 x 156 mm) de 10 ff.n.ch. (avec le dernier feuillet blanc), 155 ff.ch., 13 ff.n.ch. (11 de table, errata, et le dernier blanc). Vélin souple à rabat, dos lisse avec titre manuscrit, sans les lacets (reliure de l’époque).
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Thiébaud, 338; Souhart, 169 ; Schwerdt, I, 165 (« very rare ») ; Jeanson, 211 ; Brunet II, 1074 ; IA 165.309 ; Frank, I, 234 ; Mortimer, French, 214 note ; Simon, Bacchica, II, 224 & Gastronomica, 610 note ; Arents, 12 note ; Einaudi, 1790 note.
Édition originale rarissime du premier grand traité d’agronomie en français.
Exemplaire du premier tirage, avec le feuillet d’errata (l’exemplaire Jeanson qui figurait dans la célèbre vente de 1987 faisait partie du second tirage, avec les errata corrigés et donc sans le feuillet indiquant les fautes d’impression).
La Maison rustique est un traité d’agriculture, de gastronomie, de botanique, de jardinage et de médecine domestique. Une grande partie de l’ouvrage est consacrée au bétail, à la manière de faire le beurre et le fromage, à la basse-cour (poules, oies, paons, faisans, grives, cailles, pigeons), au chenil, à l’élevage des chevaux, aux jardins potagers et d’agrément, aux plantes médicinales, au verger, à l’apiculture.
On y trouve aussi de nombreuses recettes de conserves de fruits, de confitures, d’huiles. Estienne consacre aussi de nombreux chapitres à la fabrication des vins, bières et liqueurs, à la culture de la vigne ; il prodigue des conseils pour la distillation, la boulangerie, la pâtisserie, le verjus, ou encore le vinaigre. Enfin cet ouvrage est d’une grande importance dans la littérature cynégétique, la fin du volume étant entièrement consacrée à la vénerie, la chasse au renard, au sanglier, et à la fauconnerie.
Ce texte eut un succès énorme et Souhart recense 109 éditions de ce livre imprimé en cinq langues différentes : Français, Italien, Allemand, Anglais et latin.
« Charles Estienne (vers 1504-1564), frère de Robert I, formé dans l’atelier familial et en Italie, devenu tardivement médecin (1542), publie à partir de 1535 des opuscules pédagogiques sur les différents aspects du lexique agricole latin (le jardin, la pépinière, la vigne…), pour lesquels il convoque aussi un riche vocabulaire français spécialisé afin de faciliter la compréhension des textes classiques. En 1554, alors qu’il a pris la direction de l’atelier parisien après le départ de Robert à Genève, il tire de ces opuscules un vaste traité latin, le Praedium rusticum (‘domaine rustique’), destiné aux « jeunes gens qui étudient les bonnes lettres », mais que son organisation systématique en 10 livres et son copieux index offrent aussi à une consultation « pratique ». Enfin, en 1564, alors qu’il est emprisonné pour dettes, il fait paraître un livre français au titre analogue, L’Agriculture, et Maison rustique, mais au contenu entièrement renouvelé, visant cette fois à réunir «tout ce qui peut estre requis pour la perfection de l’agriculture Françoise ». Charles Estienne n’est pas lui-même propriétaire terrien. Le savoir qu’il rassemble est issu de ses lectures, de sa connaissance du pays (il en a déjà tiré en 1552 La Guide des chemins de France) et de ses enquêtes : il dit avoir été « contraint de rustiquer souventes fois, et familièrement converser avec toute sorte de gents rustiques ». Il peut se présenter alors comme « auteur oculaire et quasi practicien ». Organisé en six livres thématiques (maison, jardin, verger, prairie et étang, labours et vignes, chasses), sur le modèle des traités de Caton et Columelle, rédigé en brefs chapitres et complété par un index, l’ouvrage est à la fois un recueil de conseils pratiques, un vaste tableau des plaisirs rustiques et une somme linguistique sur le lexique agricole français. Il se prête ainsi à des lectures particulièrement variées, ce que va confirmer son impressionnant succès ». (Michel Jourde, Le succès de la Maison rustique (1564). Bibliothèque municipale de Lyon).
Le volume est imprimé avec soin et décoré de nombreuses initiales ornées.
« Édition originale, d’une très grande rareté ; fort bien imprimée, elle est décorée de nombreuses et élégantes initiales ornées. La dédicace de Charles Estienne à Thomas de Bragelongne, lieutenant criminel de la prévôté de Paris, est datée du 15 janvier 1564. La même année, l’auteur, prisonnier pour dettes, mourait au Châtelet. Son gendre, Jean Liébault, dont le nom figure avec celui de Charles Estienne sur le titre de toutes les éditions à partir de 1567, se donne dans la dédicace de cette dernière édition comme ayant mis en ordre et terminé l’ouvrage de son beau-père, bien que son nom ne figure pas sur les éditions de 1564 et 1565 » (Thiébaud).
« Dans son dernier livre qui est plus qu’une traduction du Praedium rusticum, L’Agriculture et Maison rustique… [Charles Estienne] rêve de la ferme idéale où vivre en autarcie et se mettre à l’abri des maux de la société et de la cour » (Boudou-Kecskemeti, p. 317).
Reliure légèrement tâchée et rétrécie cependant très bel exemplaire, très pur, bien conservé dans sa première reliure en vélin souple, comme celui de la collection Schwerdt (ancienne collection Gallice).
Provenance : ex-libris ‘E.D.’ non identifié.
Du lundi au samedi
10h – 13h et 14h30 – 19h
(18h les lundi et samedi)
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