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In-12 (150 x 164 mm) de 2 ff.n.ch., 378 pp. Chagrin bleu, encadrements de huit filets dorés sur les plats et écoinçons, dos à nerfs, caissons ornés, dentelle intérieure, tranches dorées ([Charles] Capé).
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Vicaire, 761 ; Fléty, 38.
Édition originale ornée de jolies vignettes sur bois dans le texte.
Elles sont gravées par Henri-Désiré Porret, l’un des pionniers de la vignette romantique. La page de titre ornée présente deux bambins aux allures de putti entourés de livres. Il s’agit sans aucun doute de la destination de cet ouvrage.
Amable Tastu étant une auteure d’ouvrage pour la jeunesse ainsi qu’une poétesse. Ce livre semble rassembler ces deux veines de la littérature Tastu redessine les vers des plus grands auteurs comme Perrault, Dante ou encore Chateaubriand. Le livre s’ouvre sur les fameux vers de La Fontaine “Si Peau d’Âne m’était conté. J’y prendrais un plaisir extrême.” Cet extrait poétique devient un véritable leitmotiv dans les publication du XIXe siècle, repris à chaque nouvelle édition de fables ou de contes. Loin d’être anodin la citation de la Fontaine prend son sens dans un XIXe qui lutte pour la reconnaissance d’une littérature souvent décriée et pensée comme désuète ou légère.
Madame Tastu s’inscrit dans ce mouvement et le prolonge s’emparant des marqueurs littéraires pour les faire siens. Le but est également de donner aux enfants une instruction plurielle dont les sujets doivent servir à leur bonne éducation. Les poèmes de ce recueil empruntent à plusieurs genre, le biblique n’est pas oublié avec “Le tentateur” “Le temps pascal” ou encore “La passion”. Plus étonnant, ils ne sont pas regroupés ensemble mais entrecoupés d’autres pièces plus fantaisistes ou moralises discutant tour à tour de “L’Horoscope”, du “Temps” ou de “La Fayette”.
Aussi, les personnages illustres ne sont pas absents. Madame Tastu cédant à la mode de la glorification des grands hommes. Un hommage à Chateaubriand est rendu, il est toutefois quelque peu assombri par la vignette en bandeau. Si elle présente un profil en médaille comme il est d’usage, Chateaubriand est fort peu reconnaissable, et pour cause il s’agit sans doute d’un réemploie de bois. Cette maladresse est accentuée par une faute d’orthographe au nom du grand homme qui se trouve affublé d’un “t” au lieu du “d”.
Madame Tastu ne rend hommage qu’à ses amis qu’elle côtoie dans les salons parisiens. Grâce à ses succès littéraire elle est admise dans le salon de madame Récamier, puis au Cénacle présidé Charles Nodier. Elle y rencontre notamment Chateaubriand et Victor Hugo qui lui dédient des poèmes. Béranger quant à lui devient l’un de ses meilleurs amis.
Ces Nouvelles Poésies font suite au Poésies de 1826 qui relève de la même disposition: une suite de poème traitant à la fois de l’histoire, de la religion, ou encore de la littérature.
Très bel exemplaire, bien conservé dans sa jolie reliure signée de l’époque.
Provenance : Édouard Rahir (ex-libris, catalogue VI, lot 2083).
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