Relié en maroquin rouge aux armes de Jacques III de Mucie
TOURVILLE, Anne Hilarion de Costentin de
Signaux généraux de l’armée naval du roy commandée par monsieur le maréschal de Tourville, vice amiral de France en 1690.
Sans lieu, [par l’auteur], 1690.
In-4 (210 x 147 mm), manuscrit sur papier, 6 ff.n.ch. (1 f. de titre calligraphié et orné d’une vignette dessinée, aquarellée et montée ; 2 ff. d’introduction ; 2 ff. avec grand dessin aquarellé d’un vaisseau et texte explicatif ; 1 f. d’armoiries), 38 ff.ch. de papier fort composés chacun de 6 dessins de navires, 6 ff.n.ch. de table. Maroquin rouge, triple filet doré d’encadrement, armoiries centrales de Jacques III de Mucie, dos à nerfs orné, roulette intérieure, doublure de soie bleue, tranches dorées (reliure de l’époque).
35 000 
Pour les armoiries voir Aubert de la Chesnaye des Bois, in : Dictionnaire de la Noblesse, tome X, p. 563 (« d’azur à une croix fleuronnée, au pied fiché d’or, dans un coeur de même »).

En stock

Précieux manuscrit consacré aux signaux de l’armée navale, rédigé par Anne Hilarion de Costentin (Paris, 1642 – Paris, 1701) comte de Tourville, vainqueur de la flotte anglo-hollandaise au Cap Béveziers (Beachy Head en anglais) White en 1690. Grâce à ses exploits militaires il fut nommé vice-amiral du Levant en 1689, puis maréchal de France en 1693 après la célèbre bataille de Lagos. Lors d’une bataille la flotte française vainc la flotte anglo-hollandaise escortant un très important convoi à destination du Levant. Sous le commandement de Tourville la perte anglo-hollandaise fut tellement importante qu’elle entraîna un désastre financier et une série de faillites d’armateurs à Londres.
Les rassemblements de vaisseaux d’une certaine importance nécessitaient la mise en place d’un code de signaux. Ce manuscrit présente 228 cas précis avec autant d’illustrations mises en couleur pour distinguer les nombreux types d’enseignes utilisés pour les signaux.

Par temps clair, des pavillons et flammes enverguées suivant sept emplacements (bâton d’enseigne, vergue d’artimon, mât d’artimon, mât de misaine, barre du petit mât de hune, barres du grand mât de hune, et beaupré) sont utilisés.

Par temps brumeux, les signaux ne sont plus visuels mais sonores. L’utilisation du canon se distingue en variant le nombre et l’intervalle des coups, il en va de même pour la mousqueterie. À cela peut s’ajouter le branle ou le tintement de cloche, ainsi que l’emploi de la caisse (tambour).

De nuit, les fanaux sont la principale ressource, leur nombre et emplacement varient. Aux fanaux s’ajoutent d’autres sources lumineuses, les feux d’amorce et le tir du canon, pouvant être également utilisés de jour en étant combinés avec les pavillons ou flammes.

Comme de Tourville ne fut promu au titre de maréchal qu’en 1693, le manuscrit n’a pas pu être terminé avant sa promotion, malgré la date de 1690 indiquée sur le titre.

Il existe un autre exemplaire de ce manuel, offert au roi Louis XIV par de Tourville lui-même en 1693. Cet ouvrage de 48 planches, elles aussi aquarellées, est aujourd’hui conservé au Service Historique de la Défense de Vincennes (cote SH 124). Les illustrations présentent toujours deux navires et leurs pavillons. La composition diffère donc de notre exemplaire.

La transmission des ordres était souvent délicate et épineuse. Tourville trouve alors un système performant et efficace pour communiquer qui constitue l’ensemble le plus élaboré d’instructions sur les signaux qui soit apparu à cette époque.

Le système de Tourville fait donc principe. En outre, son organisation des signaux et les connaissances qu’ils constituent retranscrits et imprimés dans un volume in-folio. Sa trace se retrouve en 1744 chez les frères Mallard à Toulon.

Cet exemplaire est relié aux armes de Jacques III de Mucie, qui porte la titulature suivante : « Messire Jacques de Mucie, chevalier, conseiller du roy en ses conseils, president a mortier en ce parlement, intendant de la marine en Bourgogne et Bresse, seigneur de Nully, Senecey, Chevigny en Valliere et du Port de Palleau ».

Ce seigneur de Neuilly-lès-Dijon et de Sennecey, fut conseiller (1663) puis Président à Mortier (1681) au parlement de Bourgogne et intendant de la Marine en Bourgogne et en Bresse. Il était le fils de Jacques II de Mucie, conseiller au parlement. À sa mort en 1704, son gendre prit sa succession au parlement de Bourgogne et hérita de ses livres dont témoigne l’ex-libris gravé monté au contre-plat.

Autre provenance : Camille Audenet (ex libris. Audenent, 1824-1885 fut ingénieur de la Marine et membre du Conseil de la Compagnie Transatlantique – cet exemplaire figurait à une exposition au musée de la Marine organisée par Michèle Polak.

Catégorie Étiquettes , ,