RIGAUD Jacques Recueil choisi des plus belles vues des palais, des châteaux et maisons royales de Paris et des environs

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Paris, Chéreau et Basan, [après 1755]

In-folio oblong (361 x 540 mm). Titre gravé et 129 planches gravées d’après Jacques Rigaud, toutes entièrement coloriées d’une main contemporaine, la plupart des planches numérotées. Demi-maroquin rouge, dos à nerfs bordés de filets dorés, pièce de titre de maroquin vert, tranches bleues mouchetées (reliure du XVIIIe siècle).

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Les maisons royales de France en brillant coloris de l’époque

Berlin Kat. 2500 (seulement 104 planches, manque le titre) ; Bobins V, 1562 ; Cohen-de Ricci 895 (129 planches) ; Millard French 146 (seulement 124 planches).

Exemplaire exceptionnel, complet et richement colorié de l’Å“uvre la plus importante de Rigaud, qui figure parmi les séries d’estampes les plus célèbres du XVIIIe siècle en France..

Cette merveilleuse suite, commencée par Jacques Rigaud (1680-1754), fut achevée par son neveu et successeur, Jean-Baptiste. Rigaud vendit dans un premier temps ses planches séparément puis elles furent réunies en recueil, chacun comptant un nombre de planches différent, pour arriver au chiffre idéal de 129 planches, l’ensemble étant annoncé par un feuillet de titre gravé, d’abord au nom de l’auteur « Chez l’auteur, rue Saint-Jacques », puis « chez Chereau et Basan ».

Ce recueil gravé renouvela la vue pittoresque par un souci quasi photographique du détail ainsi que par le format tout en longueur que choisit l’artiste. La partie gravée est toujours de même format.

Les magnifiques vues dépeignent la grandeur des palais royaux français, des châteaux et des jardins et parcs ornementaux, et « sont animées par des figures … qui suggèrent l’influence du travail de son contemporain Watteau » (Millard).

Les châteaux de Paris, Versailles, Fontainebleau, Chantilly, Marly, Saint-Cloud, Chambord, Anet, Blois, Monceau, Clagny, Saint-Germain-en-Laye, Vincennes et Amboise figurent parmi les lieux représentés.

Fils d’un apothicaire, le dessinateur et graveur Jacques Rigaud est né près d’Aix-en-Provence et commença à travailler à Marseille, bien que l’on sache peu de choses sur sa formation et ses débuts. Rigaud semble avoir commencé sa carrière sous la protection et le patronage de Nicolas Lamoignon, marquis de Basville, magistrat et gouverneur du Languedoc. Le plus ancien dessin daté de Rigaud est une grande Vue panoramique de Toulon pendant le siège de 1707, exécutée lorsque l’artiste avait vingt-six ans ; le dessin, qui a également été reproduit sous forme de gravure, se trouve aujourd’hui au musée du Vieux Toulon. Mais Rigaud s’est surtout fait connaître comme graveur, avec une Å“uvre d’environ deux cents estampes. Jusqu’en 1720, il travailla à Marseille et en Provence, créant un certain nombre de gravures sous les thèmes des Scènes de jeux et fêtes en Provence et des Marines ; cette dernière série était dédiée à Jean-Philippe d’Orléans, connu sous le nom de Chevalier d’Orléans, qui avait servi comme général des galères pour son père, Philippe d’Orléans, Régent de France.

En 1720, Rigaud réalisa quatre remarquables vues de Marseille pendant la peste de cette année-là, puis il s’installa peu après à Paris, où il travailla comme dessinateur et imprimeur, dans une boutique rue Saint-Jacques. Décrit avec justesse par l’historien moderne de l’architecture et des jardins John Harris comme « un dessinateur des plus exquis », Rigaud se fit connaître en particulier pour ses dessins de vues de Paris et d’autres villes, châteaux et jardins français, dont la plupart furent publiés sous forme de séries de gravures, notamment Les Promenades du Luxembourg, parue en 1729, et la série magistrale Recueil choisi des plus belles vues des palais, des châteaux et maisons royales de Paris et des environs, qu’il  entama l’année suivante.

En février 1733, Rigaud se rendit en Angleterre, apparemment à l’invitation du jardinier royal, Charles Bridgeman. Il travailla pendant environ un an et demi, principalement à Londres, où il réalisa des vues des résidences et des parcs royaux, notamment St. James’s Park, Hampton Court et Richmond. Il travailla également pour un certain nombre de mécènes aristocrates et nobles, réalisant des vues de Stowe pour Lord Cobham et du jardin de Chiswick House pour Lord Burlington, ainsi que des vues de Claremont pour le duc de Newcastle.

Magnifique exemplaire de cet ouvrage extrêmement rare.  Un seul autre exemplaire en couleur est répertorié dans RBH.

Provenance: Thomas de Schietere, seigneur de Lophem (note, indiquant l’héritage par à sa fille:) – Madame van Heuren (Maria Anna Jozefina de Schietere de Lophem (1764-1804; seconde épouse de Joseph van Heuren ; par descendance à;) — Baron Charles Gillès de Pélichy (1872-1958; Bruges, étiquette du XXe siècle) – [vente à paris, Alde, 6 mai 2011] – Norman Bobins

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