MAYNO DE MAYNERIIS Dialogus Creaturarum Moralisatus.

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Gouda, G. Leu, 3 juin 1480

Petit in-folio (263 x 190 mm). 97 (sur 104 ff.n.ch., manquent π 1-4, 2π1, m2, m5) Collation : π4 2π6 a-l8 m6. Maroquin brun orné à froid, tranches dorées (C. Honnelaître).

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CIBN, D-83 ; William Martin Conway, The Woodcutters of the Netherlands in the Fifteenth Century, Cambridge, CUP, 1884, pp. 32-34 & pp. 216-220 ; Goff, N-151 ; GW, M22260 ; HC, 6124 ; ISTC, id00159100 ; Ina Kok, Woodcuts in Incunabula printed in the Low Countries, I, pp. 154-161 ; Gregory Kratzmann & Elizabeth Gee, The Dialogues of Creatures Moralysed, A Critical Edition. Leyde,Brill, coll. Medieval and Renaissance Texts, 1988 ; Pellechet, 8390 ; Polain, 1263 ; Proctor, 8920 ; Pio Rajna, Intorno al codietto Dalogus creaturarum et al suo autore, in : Giornale storico della letteratura italiana, 10 (1887), pp. 75-113 ; Pierre Ruelle, Le Dialogue des creatures. Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1985, pp. 7-12 (pour les traditions manuscrites et éditions incunables du texte) ; Gerard van Thienen & John Goldfinch, Incunabula Printed in the Low Countries (ILC), no. 703.

Rarissime édition Princeps du Dialogus Creaturarum

« Ces dialogues, ou plutôt controverses, sur les éléments de la Création sont l’une des premières manifestations du registre de la fable au sens moderne. Il s’agit d’une succession de 122 fables regroupées par thèmes (astronomie, pierres précieuses, métaux, oiseaux, poissons…), qui traitent depuis les choses du ciel, de la terre et du règne animal jusqu’à l’homme, avant de conclure sur la mort.

Au-delà de la visée moralisatrice et de l’édification du lecteur, le plan de l’ouvrage évoque l’ordre du monde médiéval et de la création divine. Le texte fut longtemps donné à Nicolas de Bergame (Nicolaus Pergamenus) sur la base d’un manuscrit conservé à Paris (BnF, cote MS. Lat 8512). A la fin du XIX siècle cependant, Pio Rajna a proposé de l’attribuer au célèbre médecin et astrologue milanais Mayno de Mayneriis (Magninus Mediolanensis), en se fondant sur l’étude d’autres manuscrits (bibliothèques Ambrosienne, Vaticane, de Crémone, de Turin, etc.) et en les rapprochant des références locales qu’il avait relevées dans le texte. Quoi qu’il en soit, le rédacteur eut accès à une riche bibliothèque, tant les références savantes et religieuses sont nombreuses : la Bible, les Pères de l’Eglise, la Legenda aurea, sans compter les emprunts à la littérature médiévale ou à l’Antiquité, avec notamment Pline, Cicéron et Ovide.

Illustration

L’illustration pittoresque est attribuée au First Gouda Woodcutter actif vers 14801484), tel que dénommé en 1884 par Conway, qui insiste sur l’importance de l’officine d’imprimerie fondée à Gouda par Gerard Leeuan – « an energetic hardworking man, above most a passionate man » – lequel se distingua en cette fin du XVe siècle par une production abondante et par le nombre de woodcutters qu’il employa. Il a possédé plus de 850 bois gravés originaux qu’il utilisait à tout va (Ina Kok, 1, p. 147). C’est ici le premier livre illustré et daté de Leeu, qui choisit d’accompagner chacun des 122 dialogues par des illustrations. Ces dernières (au nombre de 121, plus le grand bois placé en tête) ont été gravées par le même artiste. Elles mettent en scène principalement des animaux: l’éléphant, le crocodile, le rhinocéros et la panthère figurent ici parmi les premières représentations de ces espèces exotiques dans un livre imprimé. Gerard Leeu, qui avait introduit l’imprimerie dans cette cité des Pays-Bas bourguignons, réutilisa ces mêmes bois dans les éditions successives qu’il publia du même texte jusqu’à son décès en 1493. Ces réimpressions témoignent du succès incontestable que remporta cette représentation vivante de l’imaginaire médiéval mêlant folklore et culture littéraire : Gerard Leeu en donna ensuite deux éditions en 1481 (les 4 avril et 6 juin), trois éditions en l’année 1482 (le 20 avril pour une traduction en français, ainsi que les 23 juin et 31 août) et encore deux autres en 1486 et 1491 à Anvers, où il avait déménagé. Sans compter celle que l’imprimeur Christiaen Snellaert a livrée à Delft en 1488 en empruntant lesdits bois gravés, on dénombre donc huit éditions imprimées par Gerard Leeu, dont la première la nôtre livrée le 3 juin 1480 est incontestablement la plus rare en mains privées » (Diesbach).

Exemplaire rubrifié avec des lettres peintes en bleu et en rouge.

Exemplaire sans le cahier π (4 ff. dont le premier blanc) et les feuillets 2π2, m2, et m5 (total de 6 ff. de texte, illustrés de 2 bois : l’un sur l’ouverture du texte, et un sur le feuillet m5). Dernier feuillet avec la marque d’imprimeur avec restaurations touchant à ca. 10 lettres.

Les exemplaires de cette édition sont rarissimes sur le marché : nous en avons tracé un seul complet en vente publique (Otto Schäfer, 1995). Un autre, proposé sur le marché du livre ancien en 1964, fut incomplet de 12 feuillets.

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