MARINO Giovanni Battista L’Adone, poemata con gli argomenti del conte Fortunanio Sanvitale et l’allegarie di don Lorenzo Scoto.

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Venise, Giacomo Sarzina, 1626

In-4 de cahiers de 8 ff. (225 x 154 mm) titre gravé par Francesco Valesio, 11 ff.n.ch., 577 pp., 1 f.n.ch. (blanc). Maroquin rouge, double encadrement doré, fleuron losangé avec réserve centrale ovale frappée de pièces d’armes de Le Goux de la Berchère (voir OHR 2334), fleurons d’angle, dos à nerfs richement orné, tranches dorées (reliure de l’époque), conservé dan un étui moderne.

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En maroquin rouge aux armes de Charles Le Goux de la Berchère

Guigard, I, 309.

Très belle édition (l'originale date de 1623) de ce poème héroïque. Exemplaire du premier tirage, avec le beau titre gravé sur cuivre par Valesi – l'ouvrage fut remis en vente avec un titre renouvelé daté de 1626 qui remplace le titre gravé. Seule édition ornée du beau titre gravé par Francesco Valesio (1560-ca. 1643), peintre, graveur, actif à Venise de 1597 à 1643.

Ce poème baroque fut rédigé lors du séjour à Paris du poète Giovanni Battista Marino dit le Cavalier Marin (1569-1625) passé sous la protection de Marie de Médicis. Cette édition est dédiée à la reine de France Marie de Médicis dont la dédicace est datée du 30 juin 1623. "Très jeune, il manifeste une invincible répugnance pour le droit auquel son père le destinait et un penchant non moins invincible pour les femmes, les dettes et la poésie. D'emblée il plaît : sa poésie sur le baiser et ses diverses variétés fait fureur à Naples où il devient secrétaire du prince de la Conca et se lie avec le Tasse qui reconnaît son talent. De 1600 à 1605, on le voit à Rome au service du cardinal Aldobrandini, puis à Turin à la cour de Charles-Emmanuel Ier où il est victime d'un attentat dirigé contre lui par un homme de lettres qu'il avait ridiculisé dans ses satires.

Sur l'invitation de Marie de Médicis, il passe en France en 1615. Il y séjournera huit ans et sera assez habile pour rester en grâce après l'assassinat de son protecteur, le maréchal d'Ancre, et l'exil de Marie de Médicis. Il réussira même à faire doubler sa pension par le roi. « Sono ricco come un asino » (« Je suis riche à crever »), écrit-il à un des innombrables amis qu'il a gardés en Italie. Il semble en effet qu'il n'ait plus rien à envier. Comblé d'honneurs et de biens, son œuvre majeure, L'Adonis, vient de paraître avec une préface de Chapelain, et il est la coqueluche de cet hôtel de Rambouillet où précieux et précieuses – parmi lesquels Saint-Amant, Maleville, Voiture – marinisent comme on pétrarquisait. En 1623, il rentre dans son pays natal en triomphe et se retire à Naples pour y mourir deux ans après, en pleine apothéose" (universalis.fr).

Le titre gravé montre Adonis assis au centre, avec un chien à gauche, et le sanglier qui le blessera mortellement sortant du bois à sa droite. Le tout est entouré d'un décor angelots et de fleurs avec un paysage au fond.

Provenance : La reliure fut très probablement réalisée pour Jean-Baptiste Le Goux de La Berchère (1568-1631), premier président au parlement de Dijon. Elle est attribuable à l'atelier de Le Gascon (voir Esmérian, II, Annexe A. I: Le Gascon), ornée d'un très joli fer à l'éventail dans le décor qui est d'une exécution parfaite. L’ouvrage passa dans la bibliothèque de son fils, Pierre, puis de son petit-fils, Charles Le Goux de La Berchère (1647-1719), successivement archevêque d’Aix, d’Albi puis de Narbonne en 1703. Ce dernier possédait "une des plus importantes bibliothèques de l’époque embrassant toutes les branches du savoir humain, qu’il légua aux Jésuites ; une partie passa toutefois à son successeur sur le siège de Narbonne ; Mgr de Bauveau" (OHR, pl. 2334). Une partie de sa bibliothèque est conservée à Toulouse.

Magnifique exemplaire.

UGS 18586 Catégorie Étiquette