FERRIOL Charles Recueil de cent estampes representant différentes nations du Levant tirées sur les tableaux peints d’après nature en 1707 et 1708… Et gravées en 1712 et 1713 par les soins de M. Le Hay.- Explication des cent estampes … avec de nouvelles estampes des cérémonies turques.

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Paris, Le Hay, Duchange & Collombat, 1714-1715

Grand in-folio (482 x 317 mm) de 1 titre gravé et enluminé, 1 f.n.ch de titre imprimé, 2 ff.n.ch. (avertissement), 26 pp. d’explications des planches, 1 planche de musique gravée, 102 planches (numérotées de 1 à 99, et trois à double page, non numérotées). Maroquin vert, triple filet doré d’encadrement, dos à nerfs, caissons ornés d’un jeu de fers floraux, pièce de titre de maroquin rouge, roulette sur les coupes, tranches dorées (reliure française de l’époque).

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Rarissime exemplaire colorié à l’époque, avec les planches partiellement enluminées à l’or et à l’argent dont 29 avec mica appliquée Relié en maroquin vert à l’époque

Atabey, 429 ; Blackmer, 591 ; Colas, 391-392 ; Brunet, III, 947-948 ; Cohen-de Ricci, 391-392 ; Lipperheide, 1413-1414 & Lb 26-Lb 27 (avec 6 planches ajoutées ne faisant pas partie de cette édition) ; Koç collection, 105.

Édition originale.

Le Recueil de cent estampes représentant différentes nations du Levant, qui paraît en France en 1714 quelques années après le retour de l’ambassadeur Charles de Ferriol (1652-1722) en mission à Constantinople de 1699 à 1711, est un témoignage évocateur du nouvel engouement au XVIIIe siècle pour l’Orient. Les estampes qu’il contient ont été réalisées par Gérard Scotin (1671-1716) et huit autres graveurs en 1712-1713, à partir de tableaux commandés en 1707 par Ferriol à un peintre de sa suite, le valenciennois Jean-Baptiste Van Mour (1671-1737).

Exemplaire exceptionnel, colorié à l’époque et enluminé à l’or, à l’argent, et au mica

L’un de rarissimes exemplaires préparés à l’époque pour une clientèle de bibliophiles avertis comme l’auteur l’explique dans la préface : « Comme il s’est trouvé plusieurs personnes qui, non contents de connoître par les Estampes de ce recueil la véritable forme des Habits du Levant, ont souhaité en connoître aussi la couleur : on a fait enluminer avec soin, & avec le plus d’intelligence qu’il a été possible, plusieurs Recueils de ces estampes d’après les Tableaux Originaux. Ainsi ceux qui voudront avoir ces estampes enluminées, les trouveront aussi chez Monsieur Le Hay, rue de Grenelle Fauxbourg Saint Germain, proche de la rue de la Chaise ».

Publié en deux parties, la première compte 100 planches dont la dernière – Mariage Turc – est ici exceptionnellement présente avant la lettre (il n’y pas ni numérotation, ni le nom de Le Haye, ni la mention de privilège que l’on y trouve habituellement dans l’angle droit en bas). La seconde partie fut complété par deux autres planches à double page notamment la représentation des Dervichs Tourneurs et L’Enterrement Turc.

Aux 102 planches de costumes s’ajoutent la planche de musique gravé contenant l’Air sur lequel tournent les Dervichs de Pera. Dans l’avertissement on nous apprend que la musique “a été notée par le sieur Chabert très-sçavant en musique, qui étoit avec M. de Ferriol ; et qui prenoit souvent plaisir à le faire jouer par les Dervichs musiciens”.

“The true first edition of both parts. The Colombat issue of part 2, dated 1715, confusingly precedes the edition dated 1714 and issued under the imprint of Cars and/or Basan… This splendid production has a number of notable features. On is the lavish quality of the illustrations: many are heightened with gold, and flecks of mica have been used to represent jewelry. Moreover it contains what may the only wholly original representation of Turkish costumes since Nicolay; in any case, these images were at once enormously influential” (Koç).

L’album, communément appelé Recueil Ferriol, paraît à Paris chez Jacques Le Hay et Gaspard Duchange en 1714. Dans ce livre, une attention particulière est accordée à la représentation des costumes, pour permettre au « lecteur savant de trouver dans cette variété d’ajustements, les différents caractères des esprits, sachant que, de tout temps, les Turcs ont distingué les états et dignités par la différence des habits, mais plus particulièrement par celle des turbans et autres ornements de la tête. De fait, le Recueil Ferriol est le premier album gravé qui décrit avec soin la hiérarchie de la société ottomane, en montrant successivement les costumes des officiers du sérail affectés au service du sultan, les activités quotidiennes des femmes dans l’intimité du harem, les codes vestimentaires imposés aux nombreuses minorités soumises à l’autorité impériale. Les auteurs du recueil sont également les premiers à revendiquer la supériorité de l’image sur le texte pour rendre compte des observations réalisées par les voyageurs en Orient. (voir : « Le Recueil Ferriol (1714) et la mode des turqueries? ». Article issu du mémoire auquel la SFEDS a décerné, en janvier 2010, son Prix 18e siècle, ex-aequo avec le travail de Sarah Lebasch par Jeff Moronvalle. Université de Picardie Jules Verne).

 « The eccentric ambassador Charles, marquis de Ferriol (he had provoked a diplomatic incident by his insistence on wearing a sword for his first audience with the Sultan, whereupon he was denied entrance, and never returned to the Palace), commissioned Jean-Baptiste Van Mour or Vanmour (Valenciennes1671 – Istanbul 1737) to paint 100 portraits of Turkish officials and other figures, which as published here form the basis of all later costume books and plates, including the handmade ones for the tourist trade » (Koç).

Dernière planche légèrement entrecollée au centre et avec 2 petites déchirures anciennement restaurées. Infimes éraflures et anciennes restaurations à la reliure.

Magnifique exemplaire enluminé avec 29 planches décorées au mica (1, 2, 3, 4, 5, 7, 15, 27, 29, 44, 45, 48, 50, 51, 52, 54, 55, 64, 68, 69, 77, 79, 81, 86, 87, 91, 96, 97, 99).

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