DUFOUR, Philippe Sylvestre
Traitez Nouveaux & curieux du café, du thé et du chocolat. Ouvrage également nécessaire aux Medecins, & à tous ceux qui aiment leur santé.
Lyon, Jean Girin et B. Rivière, 1685
In-12 (158 x 85 mm) de 12 ff.n.ch., 445 pp.ch., 2 ff.n.ch. de table (sans le dernier f. blanc), 1 planche gravée hors texte. Basane brune, dos à nerfs, compartiments ornés de fleurons et fers d’angle, roulettes sur les coupes, tranches mouchetées rouges (reliure de l’époque).2 000 €
2 000 
Vicaire, 293 ; Bitting, 134 ; Mueller (Kaffee), p. 67 ; Maggs, Food & Drink (1937), n° 190 : « extremely scarce » ; Oberlé, Fastes, 733 ; NLM, 3481 ; Livres en bouche (BnF), 130 ; Alden, 685/56 ; voir Arents (Add.), n° 492, pp. 462-464, pour les références au tabac.

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Édition très rare, la plus complète.

Une partie de l’ouvrage avait paru à Lyon, chez les mêmes libraires, en 1671 (cf. le cat. Livres en bouche, n° 129). Le texte a longtemps été attribué au médecin lyonnais Jacob Spon, mais c’est à son ami Dufour, ou Du Four, que revient la paternité de cet important traité.

« Grand marchand originaire de Manosque, Du Four (vers 1322-1685) exerçait à Lyon un commerce international de drogues avec l’Orient et était par ailleurs, comme son ami Spon, un amateur de raretés et de curiosités. Son intérêt pour les boissons exotiques est donc à la fois celui du grand négociant et celui du grand curieux. »

Dans la publication de 1671, le traité du chocolat était une réédition du texte de Colmenero de Ledesma (1643) traduit par René Moreau, et le traité du thé une brève compilation de remarques extraites de relations de voyage en Orient. Pour cette nouvelle édition de 1685, l’auteur a considérablement revu et augmenté l’ouvrage originel, donnant ainsi « une version très largement complétée pour les deux traités du thé et du chocolat, et un texte entièrement nouveau pour le traité du café. Du Four ne supprime pas le discours médical – qu’au besoin même il renouvelle, s’appuyant par exemple, dans le cas du café, sur une moderne analyse chimique du produit –, mais il ne lui accorde plus une importance aussi exclusive et se montre beaucoup plus curieux qu’en 1671 des manières d’accomoder et de consommer. Il relève ainsi qu’on utilise le chocolat en manière solide dans toutes sortes de friandises, qu’il se boit souvent à la glace en Italie, qu’en France les voluptueux le préparent non pas dans de l’eau mais dans du lait chaud – et y ajoutent un jaune d’œuf, à quoy je n’ay jamais pu m’accomoder. De même deux chapitres du traité du café sont expressément dédiés à la préparation de la boisson, non sans une remarque ironique sur l’usage des Français, qui abusent du sucre : au lieu d’un brevage du café ils en font un syrop d’eau noircie » (Livres en bouche, pp. 152-153).

Orné de 3 jolies planches gravées sur cuivre, dont deux comprises dans la pagination – un personnage en habit levantin et un Chinois dégustant leur boisson, avec les plantes du café et du thé –, et une troisième hors texte : Indien d’Amérique « avec sa Chocolatiere et son gobelet » et « rameau de l’arbre du cacao« . Vignette et lettrine au début de chaque partie.

Bel exemplaire en reliure d’époque ; petit manque à la charnière, pâles auréoles, infimes restaurations à la reliure.

Provenance : Dr Maurice Villaret (ex-libris).

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