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In-4 oblong (196 x 230 mm). 118 ff.ch. Collation : iii + 1-104, 115, 12-284, 292, 303 + iii. Feuillets numérotés à l’encre brun foncé en chiffres arabes. – Justification du texte : c. 14 x 17,7 cm. 16 à 18 lignes, 1 colonne, réglées par de minces cadres rectangulaires brun foncé. Écrit à l’encre brun foncé dans une fine écriture italique de chancellerie française avec des fioritures calligraphiques. – Enluminure en or et argent, gouache et coquille, avec des touches de détrempe, deux mains au moins. Avec 78 miniatures : titre, 7 miniatures circulaires à pleine page et 70 grandes miniatures sur les pages de texte. Maroquin rouge, plats et dos richement ornés, tranches dorées (reliure de l’époque) dans un coffret moderne en bois dépliant, partiellement recouvert de cuir, avec titre de couverture gaufré à l’or, dans un étui assorti avec étiquette gaufrée à l’or sur le dos (Renaud Vernier).
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Remarquable manuscrit de dévotion sur vélin illustré de 78 extraordinaires miniatures enluminées illustrant des poèmes figuratifs formant des calligrammes. Ce manuscrit fut sans doute réalisé pour un grand mécène en relation avec les Célestins de Paris.
Le présent recueil de poésies religieuses, sans doute réalisé pour un grand mécène en relation avec les Célestins de Paris, est étroitement lié à un autre manuscrit provenant de la Bibliothèque des Célestins de Paris : Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 5120, comme l’indiquent les liens textuels et iconographiques étroits entre les deux œuvres. Le manuscrit de l’Arsenal, enluminé avec moins de raffinement que le nôtre, est plus long et contient des sonnets plus élaborés sur la vie et la passion du Christ. La partie principale de notre manuscrit pourrait représenter un extrait de ce texte, uniquement consacré à la Passion. En comparant attentivement les sonnets des deux manuscrits, on constate que les mêmes thèmes sont abordés, mais que le poète montre sa force en tournant les poèmes différemment, avec parfois seulement quelques lignes en commun.
L’enluminure
Réalisé à l’extrême fin de la période où les livres étaient calligraphiés et enluminés à la main, ce manuscrit est une révélation pour la qualité de son travail artistique. Au début du XVIIe siècle, un manuscrit enluminé était un objet très rare et il fut sans aucun doute réalisé pour un amateur extrêmement raffiné.
Les sonnets de ce manuscrit sont magnifiquement et luxueusement enluminés à la gouache avec des rehauts d’or et d’argent, parfaitement intégrés au texte en de nombreux endroits, et enrichis d’inscriptions intelligemment utilisées. L’iconographie de ce manuscrit est très fortement liée à celle du ms. 5120 de la bibliothèque de l’Arsenal. Ce manuscrit contient des scènes plus élaborées peintes en grisaille, qui peut indiquer que le manuscrit était un livre de présentation pour un riche mécène.
Le style de l’artiste principal s’inscrit résolument dans l’émotivité religieuse de l’époque baroque, évoquant avec efficacité la douleur et la souffrance du Christ sur le chemin de sa crucifixion et de sa résurrection. L’artiste utilise des plis et des ombres plus doux, en deux dimensions, et reproduit également avec succès des raccourcis anatomiques plus complexes. La page de titre et au moins 43 aquarelles (dont les 8 grandes) peuvent être attribuées à cet artiste.
Une plus petite partie du livre est attribuée à un artiste qui représente les plis avec plus de netteté, travaille avec plus de détails dans l’ensemble, mais tend à éviter les raccourcis anatomiques. Au moins 12 enluminures peuvent être attribuées à cet artiste.
La combinaison récurrente de l’image et du texte sous la forme de poèmes figuratifs dans les peintures du texte est particulièrement remarquable. Des lettres isolées dans le motif peint forment des calligrammes de nouveaux mots et de nouvelles phrases. Ces inscriptions se rapportent souvent aux titres des planches tels qu’ils figurent dans le manuscrit de l’Arsenal.
Texte
f.3- Titre illustré des Sonnets sur la Passion de Jésus.
ff. 3v-7 – blancs (3 avec ligne d’encadrement).
ff. 7v-10 – Trois sonnets au Père, au Fils et au Saint-Esprit.
ff. 10v-11 – blancs.
ff. 12-79 – Sonnets sur la Passion de Jésus. Se termine par « Les sonnetz de la Passion finissent icy » (fol. 79).
ff. 79v-81 – blancs (un avec ligne d’encadrement).
ff. 81v-85 – 4 sonnets sur les quatre dernières choses de l’eschatologie dans un ordre inhabituel : Paradis, Purgatoire, Enfer et Mort. Trois passages du texte sur papier vergé monté au verso.
f. 85v – blanc.
ff. 86-102 – 32 sonnets en vers de quatre lignes sur divers thèmes religieux.
f. 102v – vide.
ff. 103-106v – Sur la mort du V. Père V. de Lessau Célestin. 14 strophes et 1 strophe supplémentaire sur le même sujet. Vincent de Lessau devint frère des Célestins à Amiens en 1582 mais se retira de l’ordre des années plus tard pour se consacrer à l’étude des mathématiques. Il mourut en 1626 et le présent texte est probablement l’ode écrite par son frère Guillaume de Lessau.
ff. 107-112 – Cantique sur la naissance de Jésus. 26 strophes de six lignes.
ff. 112v-114 – Méditation sur le Crucifix. 10 strophes de six lignes.
ff. 114v-118 – Sur le trespas de Monsieur de Sainct-Innocent gentilhomme Savoysien et de sa femme qui morut de regret six jours aprez sans avoir jamais peu parler tout ce temps. Ode à Antoine d’Orlié, aîné des nobles savoyards, vicaire de Cuneo 1467-1469, gouverneur de Nice 1469-1476, conseiller de Yolande de Savoie, tué à la bataille de Morat en 1476 et à sa femme.
Cet formidable manuscrit avait atteint un des prix les plus importants de la vente d’Auguste Chardin en 1824.
Légères rousseurs, quelques piqûres, principalement marginales, quelques légères taches brunâtres.
Quelques frottements aux extrémités de la reliure, attaches manquantes, ancienne étiquette de bibliothèque au dos.
Provenance :
1.Thomas Thorpe (1791-1851) ; sa vente, 1811, Leblanc, Pierre-Francois-Jean Baptiste, Livres précieux, manuscrits et imprimés sur peau-vélin, du cabinet de M. **, lot 30 ;
2. Paris, Auguste Chardin, (inscription sur la première page de garde), sa vente, De Bure, 9 février 1824, lot 1629. Le manuscrit obtint un des prix de les élevés de cette vente;
3. Sir Thomas Phillipps (1792-1872), Cheltenham ; son cachet avec le signe. (MS) 2760 sur le premier feuillet blanc) ; sa vente Sotheby’s, 30 nov. 1971, lot 528 ;
4. Vente, Sotheby’s 10. Déc. 1980.
5. Bassenge, vente 54 (3 mai 1990), Bücher vor 1600, lot 1566 ;
6. Collection privée, Suisse.
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