MALHERBE François de Recueil des plus beaux vers de messieurs de Malherbe, Racan, Monfuron, Maynard, Bois Robert, L’Estoile, Lingendes, Touvant, Motin, Mareschal, et autres plus fameux esprits de la cour. Par le commandement de monseigneur de Moret.

Tchemerzine-Scheler, IV, 357.

Première édition de cet important recueil sous ce titre, composé de 538 pièces on y compte 475 qui y paraissent pour la première fois.

 Ce volume renferme la plus grande partie des poésies de François de Malherbe (1555-1628) et on peut donc le considérer comme l’édition originale des œuvres de ce poète.

« Quand Du Bray publie le Recueil des plus beaux vers en 1627, une page semble avoir été tournée : autour de la figure de « Monsieur de Malherbe » graviteront ceux qu’il « avoüe pour ses écoliers », Racan, Mainard, Boisrobert, Lingendes. Le plaisir de la diversité est transcendé par le vœu d’édifier, autour du groupe des « plus fameux esprits de la cour », une norme qui apparaisse comme le reflet esthétique et linguistique des usages curiaux. Le plaisir poétique, fruit d’un travail de perfectionnement extrême auquel se livrent conjointement l’imprimeur et le poète, réside à cette date dans la promotion d’une valeur littéraire collectivement partagée » (Melaine Folliard, L’Ordre et le plaisir. Remarques sur quelques péritextes des recueils collectifs de poésie 1597-1627).

Provenances prestigieuses 

Cet exemplaire a appartenu à Jean Ballesdens (1595-1675), avocat au parlement et bibliophile, avec sa signature posée sur le titre. 

“Proche du chancelier Pierre Séguier, Jean Ballesdens a possédé une bibliothèque dont les volumes sont identifiés par la présence de son ex-libris manuscrit, généralement inscrit à la page de titre ou à la fin du volume. On relève dans sa bibliothèque la présence de plusieurs reliures réalisées notamment pour Jean Grolier ou Thomas Mahieu. Il peut à ce titre être considéré comme l’un des premiers amateurs à manifester, à la fin du XVIIe siècle, un intérêt pour les ouvrages anciens conservés dans leur condition d’origine. Sa bibliothèque fut dispersée en 1676, lors d’une vente qui rencontra un vif succès” (reliures.bnf.fr). 

On sait que Jean Ballesdens possédait neuf reliures façonnées pour Jean Grolier. 

Il a ensuite appartenu au mathématicien et explorateur Charles-Marie de La Condamine (1701-1774) dont témoigne le cachet humide sur la page de titre. 

Membre de plusieurs académies scientifiques (Académie royale des sciences de Paris, Royal Society London, et d’autres), il fut élu membre de l’Académie française en 1760 et reçu par Buffon. Il est célèbre pour avoir mené entre 1735 et 1743 une expédition géodésique française pour mesure trois degrés du méridien afin de déterminer la figure de la terre. 

Reliure légèrement frottée, quelques feuillets légèrement brunis. 

Très bon exemplaire de belle provenance, conservé dans sa première reliure aux armes de la famille de Marolles.