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LUNEAU DE BOISJERMAIN Pierre-Joseph-François Mémoire pour le sieur Luneau de Boisjermain, souscripteur de l’Encyclopédie… contre le sieur Briasson, … le sieur Le Breton… et contre les héritiers de feus sieurs David l’aîné & Durand.

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Paris, imprimé par Grangé par ordre supérieur, 1771

In-4 (275 x 220 mm) de VIII, 152, 50 pp., 1 tableau typographique dépliant, 1 f.n.ch. (errata). En feuilles.

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L’affaire Luneau de Boisjermain contre les éditeurs de l’Encyclopédie Le début du droit d’auteur à la diffusion de ses propres ouvrages

Édition originale du célèbre mémoire, rédigé par Luneau de Boisjermain (1732-1801) contre les imprimeurs de l’Encyclopédie et diffuseurs de livres, Le Breton et Briasson. Aussi connu sous le nom de l’Affaire Luneau de Boisjermain contre les éditeurs de l’encyclopédie.

Luneau de Boisjermain, né à Issoudun, fit ses études chez les Jésuites, et s’installa plus tard à Paris où il ouvre des cours publics de grammaire, d’histoire et de géographie, et rédige lui-même des ouvrages pour l’enseignement.

“En 1768, voulant diffuser lui-même son édition des Œuvres de Racine avec Blin de Sainmore, il se heurte aux privilèges des libraires qui le poursuivent avec succès. Il se vengea – et c’est surtout par là qu’il se fit connaître – en intentant un procès aux libraires associés de l’Encyclopédie, les accusant de ne pas avoir tenu les engagements pris dans le Prospectus. Il demandait qu’on rembourse 50 £ à chaque souscripteur. Le procès dura neuf ans” (A.J.B.D., «Au C. Millin, rédacteur du Magasin encyclopédique sur Luneau de Boisjermain», Magasin encyclopédique, 8e année, t. II (an X, 1802), p. 25-32). 

En effet, contrairement aux usages, l’auteur se décida de s’occuper lui-même de la diffusion et de la vente de ses œuvres, et ceci non seulement à Paris mais également en Province. 

“Bien que l’auto-éditeur vende son ouvrage à d’autres libraires et non à des particuliers, une saisie est lancée le 31 août 1768 sur les exemplaires du livre, assortie d’une demande des libraires à le voir condamner à une amende de 500 livres et à 10 000 livres de dommages et intérêts. Bien décidé à ne pas se laisser faire, Luneau de Boisjermain porte l’affaire devant la justice royale, assisté par l’avocat et homme de lettres Simon Linguet qui voit dans ce litige un cas d’école pour la liberté d’entreprendre des écrivains. Ce dernier anticipe le long débat à venir sur la propriété intellectuelle d’une œuvre en déclarant que « la cause de M. Luneau de Boisjermain est celle de tous les hommes qui pensent, & qui écrivent ». Après plusieurs mois de suspense, et fort du soutien d’une partie du monde littéraire, le ministre Sartine tranche le 30 janvier 1770 en faveur de l’écrivain autorisé à récupérer les livres saisis et à être dédommagé à la hauteur de trois cents livres” (Felton, Marie-Claude, Luneau de Boisjermain et l’édition à compte d’auteur à Paris de 1750 à 1791, Thèse de doctorat en Histoire soutenue en 2011 à l’Université du Québec à Montréal). 

Financièrement affaibli et très enragé contre le pouvoir des grands éditeurs-imprimeurs-diffuseurs de livres, l’écrivain décida d’attaquer les syndicats de librairies pour une mauvaise gestion de la souscription à la célèbre Encyclopédie. Il estime que le prix de souscription initial, ayant évolué au cours de la publication, est trop élevé et que les libraires doivent restituer une somme considérable aux souscripteurs. Cette affaire va traîner pendant sept longues années et finalement entraîner la faillite de l’auteur en 1785. Toutefois, c’est grâce au retentissement de cette affaire que le 30 août 1777 furent promulguées des arrêts accordant aux auteurs de vendre leurs propres ouvrages. 

Divisé en deux parties ce long mémoire débute par la description minutieuse des faits occupant les premières 152 pages. La seconde partie est consacrée aux pièces justificatives (arrêts, privilèges dont celui pour l’impression de l’Encyclopédie, etc.). Le tableau dépliant donne les détails du calcul des sommes reçus en trop par les libraires Briasson, Le Breton, David & Durand. 

[Pièces jointes:] 

1. LUNEAU DE BOISJERMAIN, Pierre-Joseph-François. Mémoire et consultation pour M. Luneau de Boisjermain contre le sieur Briasson, libraire, syndic des libraires & imprimeurs… et le sieur Le Breton… associé avec le sieur Briasson pour l’impression de l’Encyclopédie. Paris, imprimerie de Louis Cellot, 1770. In-4 (271 x 210 mm) de 14 pp. 

[Broché avec :] 

[SARTINE, Antoine de]. Jugement rendu par M. de Sartine, chevalier… entre le sieur Luneau de Boisjermain et les syndics & adjoints de la librairie & imprimerie de Paris. [du 30 janvier 1770]. Paris, s.n., 1770. In-4, de 7 pp. 

Édition originale du célèbre mémoire, suivie du jugement d’Antoine de Sartine (1729-1801) dans sa qualité de lieutenant général de police de Paris en faveur de Luneau de Boisjermain.

 “… faisons main-levée pure & simple audit Pierre-Joseph-François Luneau de Boisjermain de la saisi sur lui… disons que tous les exemplaires & livres saisis [lui] seront rendus & restitués”.

[Et:] 

2. DIDEROT, Denis. Mémoire pour les Libraires associés à l’Encyclopédie contre le sieur Luneau de Boisjermain. Paris, Le Breton, 31 août 1771. In-4 (253 x 195 mm) de 74 pp. Broché, couverture muette.

Adams, LD1. 

Édition originale de cette réponse de Diderot aux accusations de Luneau de Boisjemerain. 

Parmi la quarantaine d’écrits et arrêts relatifs a ce procès, cette réponse “est le seul texte dans lequel Diderot laisse entendre au public ses idées sur cette curieuse affaire” (Adams). 

“L’honneur doit être cher à tous les hommes ; mais il doit être particulièrement en recommandation aux négocians & commerçans : il est en effet le fondement de leur crédit, de la confiance publique, & conséquemment de toute leur fortune. Les Libraires associés à l’Encyclopédie ont été si publiquement accusés, si calomniés, si outragés, qu’ils ont l’intérêt le plus légitime & le plus pressant de poursuivre en justice la réparation de cette diffamation” (p. 65). 

[Et:] 

3. LUNEAU DE BOISJERMAIN, Pierre-Joseph-François. Précis pour le sieur Luneau de Boisjermain, servant de réponse au mémoire distribué contre lui, sous le nom des Libraires associés à l’Encyclopédie, & aux pièce jointes. Paris, G. Simon, 1 septembre 1771. In-4 (270 x 213 mm) de 28 pp. Broché, couverture muette.

Édition originale du mémoire de Luneau de Boisjermain. 

Divisé en deux parties la première donne le résumé du procès, duquel l’auteur est sortie victorieux, suivie de sa réponse très détaillée à la lettre de Diderot, publiée en août 1771. Imprimé en deux colonnes avec le texte de Diderot en face, Luneau répond minutieusement à cette lettre. 

Très bel ensemble de documents originaux de cette affaire qui marqua le début du droit de l’auteur à distribuer ses propres ouvrages.

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