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In-folio (344 x 230 mm) de 26 pp. Broché. Manuscrit in-folio de 26 pp. [Suivi de :] DEUXIEME RAPPORT de la Commission supérieure chargée de l’inspection des établissements pénitentiaires et agricoles de la Colonie. Nouméa, 4 février 1875. Manuscrit in-folio de 24 pp.
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Très intéressants rapports rédigés à la demande du gouverneur de l’ile, par Boyer, commissaire-ordonnateur, Herbillon, lieutenant-colonel, et Lasserre, président du tribunal supérieur.
A la suite d’un premier voyage d’inspection et avant même d’avoir terminé sa mission, la Commission décide de rédiger le premier rapport pour alerter les autorités sur l’état déplorable des colonies agricoles. Elle estime à 5000 le nombre de déportés en Nouvelle-Calédonie dont 1200 à 1500 sont affectés aux colonies agricoles.
Ce premier rapport concerne les établissements de Uaraï, Bourail, la région de la Foa, et la ferme de Moindou. Dans l’ensemble ces fermes créées deux ou trois ans auparavant, ont peu prospéré par rapport aux investissements considérables qu’elles ont nécessité. Dans la plupart des cas, les dirigeants nommés sont incompétents et la canne est mal cultivée (le rendement à l’hectare est moitié moindre dans les fermes pénitentiaires que dans les fermes privées). Les moyens de transport (routes et chemins de fer) sont encore peu avancés. de plus, un contrat a été passé avec la société Higginson, Morgan et Cie qui installe des usines sucrières, mais l’état, qui ne peut remplir son contrat avec d’aussi faibles productions devra verser des dommages et intérêts à cette compagnie. D’où le cri d’alarme des rapporteurs: “Les pénitenciers agricoles ont fait leur temps, l’expérience est là pour affirmer qu’ils n’ont jamais produit que de déplorables résultats… En un mot, il faut mettre dans la plus large mesure possible, la main-d’oeuvre pénitentiaire à disposition des agriculteurs et débarrasser l’Etat des préoccupations et de la responsabilité d’une faisance valoir qu’il y a plus d’intérêts et d’avantages à laisser à l’industrie privée”. Au cours de leur second voyage, les rapporteurs, se déplaçant à bord du vapeur le Coëtlogon, visitent Quarai, Monea, Gomen, Nehoué, Diahot et Canala. Seules les petites cultures établies dans les petites concessions sont prospères, mais les moyens de communication manquent pour leur commercialisation. là où la commission conseillait d’établir de vastes concessions pour la grande culture comme la canne à sucre, certains terrains ont été morcelés, les chevaux ne sont plus ferrés, “pas moins de 184 mètres cubes de bois attendent une destination quelconque” sous la pluie dans la baie du sud, mais la coupe du bois se poursuit… La région de Diahot le long du premier cours d’eau de l’ile, à proximité des mines d’Ouegoa, aurait besoin d’un centre administratif au village du Caillou. Seule la ferme de Canala dans “une magnifique vallée qu’arrosent plusieurs cours d’eau” est florissante et presque rentable. On y trouve de grandes concessions où les cultures de café et de riz sont riches.
Dans l’ensemble, la colonie manque de main-d’œuvre mais “les libérés et les déportés … se livrent pour la plupart à la paresse et à la boisson… Les canaques forts et robustes seraient d’un aide puissant (sic) pour la culture des terres, mais, sans besoins, ils vivent à l’état sauvage et ne se soucient nullement d’améliorer leur condition par le travail”.
Ces rapports émaillés de considérations variées et très vivantes sur la vie de l’île, fournissent un premier bilan de cette colonie pénitentiaire en Nouvelle-Calédonie, après quelques années d’existence. On sait que cette expérience fut abandonnée rn 1896. Très important document, parfaitement lisible.
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