CHATEAUBRIAND François-René Essai historique, politique et moral, sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution françoise.

Clouzot, 62 ; Quérard, II, 151 ; Vicaire, II, 286 (ne répertorie pas l’édition de 1797).

Édition originale, “extrêmement rare”, 2^e état (Clouzot).

Seuls 24 exemplaires répertoriés. 

Au printemps de 1791, Chateaubriand (1768-1848) quitte la France et embarque pour l’Amérique. Il y séjourne un an et publiera la relation de son Voyage en Amérique en 1826. La nouvelle de la fuite du Roi à Varennes le décide à rentrer en France. Fin mars 1792, il se marie avec Céleste Buisson de la Vigne descendante d’une famille d’armateurs de Saint-Malo, âgée de 17 ans, mais il la quitte aussitôt et rejoint l’armée des émigrés à Coblence afin d’y combattre les armées de la République. Blessé il est transporté convalescent à Jersey. C’est la fin de sa carrière militaire et en 1793, il s’installe à Londres. 

« En 1794[…il] commence à rédiger l’Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française. Quand il le publie, en 1797, à Londres, la Révolution est achevée. À l’en croire, il renie l’ouvrage aussitôt publié […] L’Essai participe d’une interrogation propre à son temps : comment comprendre la rupture de 1789, ses causes, sa violence et ses suites ? Chateaubriand pense y parvenir en l’inscrivant dans une tradition. Pour l’édition de 1797, le titre choisi, Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française, est à cet égard explicite. Les événements de 1789 sont interprétés à la lumière d’une tradition historiographique inaugurée par R. A. de Vertot (1655-1735), auteur d’une Histoire des révolutions de Suède (1695) et de l’Histoire des révolutions dans le gouvernement de la République romaine (1719)” (Jean Marie Goulemeot, in: Encyclopaedia Universalis).

Dans l’avis l’éditeur explique :”On s’appercevra [sic] que ce n’est pas un seul volume que l’on donne ici au Public, mais deux volumes brochés ensemble. L’intérêt de l’auteur a été de les diviser, l’intersection naturelle se trouvant entre la première & la seconde partie; ces deux tomes séparés auroient alors coûté une demi-guinée; réunis, ils ne reviendront qu’à huit shillings. Malgré le bas prix auquel on livre cet ouvrage, on a soigné autant qu’il a été possible cette première édition; la seconde qui se fait à Paris est exactement la même, excepté qu’on a changé quelque chose dans la division des parties, pour éviter les contre-façons de l’édition de Londres ». 

Exemplaire bien complet du titre général et des deux pages de titre précédant chaque partie, ici présent dans le rarissime tirage à l’adresse parisienne de Le Mire. 

Il contient ainsi les deux tirages bien distincts des 6 pages de préface (paginées en chiffres romains) et deux tirages du feuillet d’errata présentant des différences de composition.   

Bel exemplaire, relié vers 1830 sur brochure, à toutes marges.