VENDU
Ensemble 45 volumes in-4 (245 x 186 mm). Veau porphyre, dos à nerfs avec motifs particuliers dorés dans les entre-nerfs (oiseau, lion, insecte, dauphin), pièces de titre et de tomaison maroquin rouge, guirlande dorée encadrant les plats avec armes royales dorées au milieu (Étiquette du relieur Gaudreau).
Rupture de stock
PMM, 198 ; En français dans le texte, 152 ; Nissen, ZBI, 672 ; Heilbrun, Buffon, pp. 233-237 ; Fléty, 78 ; Ramsden, French Bookbinders, 1789-1848, p.91.
Édition originale de cette œuvre monumentale. Magnifique exemplaire en reliure de uniforme décorée de fers animaliers.
A l’issue d’une jeunesse mouvementée et aventureuse, Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, s’installa à Paris à partir de 1732. Ambitieux et déterminé, il se fit rapidement connaître par ses travaux sur les sciences et les mathématiques. Grâce à l’appui de puissants protecteurs comme Maurepas et bénéficiant du soutien du Roi, il intègra l’Académie des sciences dès 1734. L’année suivante, il traduisit un ouvrage de Stephen Hales sur la statique des végétaux et mena au Petit Fontenet des expériences sur la dureté du bois.
Évinçant, contre toute attente, son éternel rival, Duhamel du Monceau, il succèda en juillet 1739 à Dufay comme intendant du Jardin du Roi, autrement dénommé le Jardin royal des plantes.
Sous l’impulsion de Buffon, ce “jardin d’apothicaire” s’agrandit considérablement au point de doubler de surface et se vit doté de nouveaux aménagements. Des arbres et des plantes ramenés du monde entier y furent acclimatés, les collections furent enrichies par les dons et les retours d’expéditions, un amphithéâtre aménagé pour y dispenser des cours ainsi qu’un laboratoire. De nombreux savants, parmi lesquels on peut citer, entre autres, Daubenton, Portal, Le Monnier, Macquer et Jussieu vinrent y dispenser des cours.
Pendant le “règne” de Buffon, le jardin des plantes devint un établissement scientifique de premier plan. Dès son arrivée au Jardin du Roi, Buffon commença à entreprendre ce qui allait devenir l’œuvre de sa vie : la rédaction d’un ouvrage de synthèse et de vulgarisation sur l’histoire naturelle. A l’origine, il lui avait été simplement demandé de réaliser une description détaillée des collections du Cabinet du roi. Mais Buffon, outrepassant d’emblée le projet initial, ambitionnait de réunir dans un seul ouvrage l’ensemble des règnes de la nature, constituant une vraie démarche encyclopédique. Empreint de l’esprit philosophique, il se fixa comme but de livrer au lecteur les lois scientifiques qui régissent la nature, résumant ainsi sa démarche : “la seule et vraie science est la connaissance des faits ».
Sensible aux honneurs, Buffon entra à l’Académie française dès 1753 et vit sa terre de Buffon érigée en comté en 1772. Menant grand train, ses manières aristocratiques lui valurent d’être constamment raillé par ses ennemis mais il jouit néanmoins jusqu’à sa mort d’un grand prestige à la Cour. Buffon passa une grande partie de son temps, parfois jusqu’à huit mois par an, dans son hôtel situé à Montbard, sa ville natale. C’est en grande partie dans son domaine bourguignon qu’il travailla à la rédaction de son Histoire naturelle.
Le succès de l’ouvrage fut immédiat et considérable. Le premier tirage épuisé en six semaines et son succès ne se démentira jamais jusqu’à la fin du XIXe siècle. L’Histoire Naturelle est, avec l’Encyclopédie, une des grandes réussites éditoriales du XVIIIe siècle.
Comme pour l’Encyclopédie, l’Histoire naturelle est une entreprise collaborative, qui a survécu à son instigateur et à son auteur principal. Daubenton et Lacepède (d’abord sous le nom de Comte de, puis de Citoyen), les deux scientifiques les plus importants parmi les nombreux contributeurs, achevèrent l’ouvrage après la mort de Buffon en 1788, et publièrent le dernier volume en 1804.
“Buffon’s work is of exceptional importance because of its diversity richness, originality, and influence, Buffon was among the first to create an autonomous science, free of any theological influence. He emphasized the importance of natural history and the great length of geological time. He envisioned the nature of science and understood the roles of paleontology zoological geography, and animal psychology. He realized both the necessity of transformism and its difficulties. Although his cosmogony was inadequate and his theory of animal reproduction was weak, and although he did not understand the problem of classification, he did establish the intellectual framework within which most naturalists up to Darwin worked.” (DSB)
Illustré de 1261 planches et 8 cartes, dont plus de 1 000 planches sont l’œuvre de Jacques de Sève, père et fils. Elles vont des dessins anatomiques exacts (squelettes, dissections, etc.) aux représentations d’animaux dans leur habitat naturel.
Magnifique exemplaire relié par Gaudreau, 110 rue Saint-Jacques. L’étiquette du relieur présente sur la contre-garde supérieure du premier volume nous offre d’intéressantes informations sur l’exemplaire.
Les Gaudreau étaient une célèbre famille de relieur, le plus connu étant François, relieur de la reine Marie-Antoinette à partir de 1772.
Les diverses informations recueillies dans Fléty, les Almanachs du commerce, (voir Ramsden 1789-1848), et les ventes de la collection Michel Wittock (24 octobre 2013 & 12 novembre 2015 French Bookbinders,1789-1848), établissent la présence d’un relieur du nom de Gaudreau, installé au 110 rue Saint-Jacques entre 1811 et 1839. Ce dernier réalisa plusieurs reliures aux armes de Napoléon Ier (Norvins, Histoire de Napoléon, 1834, vente Wittock, 5e partie & Salluste, Œuvre, 1809- vente Wittock 6e partie).
Si aucun document ne nous permet de garantir une connexion entre François Gaudreau et le relieur de la rue Saint-Jacques, leur matériel de reliure et notamment celui utilisé pour notre exemplaire, sont semblables. Il est donc probable que notre relieur soit le fils de François Gaudreau, relieur de la reine et qu’il ait hérité du matériel de reliure de son père.
Les armoiries présentes sur les volumes (armes royales et non impériales) nous éclairent sur la date de la reliure. En effet, on connait un exemplaire du Breviarum Parisiense, de 1778, relié par Gaudreau pour Louis XVIII (Vente Binoche et Giquello, 8 décembre 2017), et les fers utilisés sur notre exemplaire sont tout à fait similaires.
Gaudreau s’installa rue Saint-Jacques au plus tard en 1811, soit en plein Empire. Toutefois, le matériel de reliure utilisé reprenant les armoiries royales, il est fort possible que ces reliures aient été exécutées pendant la Restauration, soit vers 1814-1815.
Bien qu’indubitablement du XIXe siècle, cette reliure est tout à fait dans le goût du XVIIIe siècle, et l’utilisation de magnifiques fers animaliers ornant le dos des reliures s’accordent parfaitement à l’ouvrage de Buffon.
Magnifique exemplaire absolument complet. Les volumes 1 et 3 de l’Histoire Générale portent la mention “Seconde édition” sur la page de titre.
COLLATION
Histoire naturelle générale et particulière, 15 volumes ; Supplément, 7 volumes ; Oiseaux, 9 volumes ; Minéraux, 5 + 1 volumes ; Ovipares et serpents, 2 volumes ; Poissons, 5 volumes ; Cétacées, 1 volume.
Illustré d’un portrait-frontispice, 38 vignettes en bandeaux, 1261 planches, 11 cartes dépliantes et 3 grands tableaux dépliants.
Histoire naturelle, 15 volumes
Vol.1 : 3 ff.n.ch, 612pp., 2 figures allégoriques, 2 cartes.
• Mention de Seconde édition, 1750
• Trou de ver sans atteinte au texte en fin de volume (pp 577 à 588)
Vol.2 : 2 ff.n.ch, 603 pp., 8 planches.
Vol.3 : 2ff.n.ch., 530 pp.,17 planches
• Planche 14 reliée après la 16.
• Mention de seconde édition
Vol.4 : XVI pp., 544 pp., 23 planches.
• Planches 11, 12, et 13 présentes en double.
Vol.5 : 2 ff.n.ch, 311 pp., 52 planches, 1 tableau dépliant.
Vol.6 : 1 f.n.ch, VI pp., 344 pp, 57 planches
• Les planches 1 à 7 sont reliées après la planche 19.
Vol.7 : 3 ff.n.ch, 378 pp., 1 f.n.ch (avis au relieur), 48 planches.
• Les pages 361 à 378 et l’avis au relieur sont plus courts, et les tranches sont rouges et non jaspées.
Vol.8 : 3 ff.n.ch, 402 pp., 1 f.n.ch (avis au relieur), 54 planches.
• L’ensemble du volume est plus court de marge que les autres
Vol. 9 : 3 ff.n.ch, 375 pp., 41 planches.
• Planche 32 reliée après la 33.
• Planches 39 reliée après la 41.
Vol. 10 : 3 ff.n.ch., 368 pp., 1 f.n.ch, 57 planches.
• Cahier Vv relié entre les cahier Xx et Yy.
Vol. 11 : 2 ff.n.ch., 450 pp., 1 f.n.ch., 43 planches.
Vol. 12 : 3 ff.n.ch., XVI pp., 451 pp., 58 planches (57 planches + planche 46 bis.)
• Planches 48 à 55 reliées entre les planches 36 et 37.
• Planches 56 et 57 reliées à la fin après la planche 47
• (1 à 36 puis 48 à 55, puis 37 à 47, puis 56 et 57.)
Vol. 13 : 3 ff.n.ch., XX pp., 441 pp., 1 f.n.ch (avis au relieur), 59 planches.
Vol. 14 : 3 ff.n.ch., 441 pp., 41 planches.
Vol. 15: 3 f.n.ch., 207 pp. CCCXXIV pp., 1 f.n.ch., 18 planches.
Oiseaux, 9 volumes
Vol.1 : 4 ff.n.ch., XXIV pp., 496 pp., 29 planches.
Vol.2 : 5 ff.n.ch., 560 pp., 27 planches.
Vol.3 : 2 ff.n.ch., IV pp, 6 ff.n.ch., 502 pp., XCVI pp., 1 f.n.ch. (errata), 31 planches.
Vol.4 : XVI pp., 590 pp, XXVIII pp, 27 planches.
Vol.5 : XV pp., 546 pp, XXVIII, 22 planches.
Vol.6: 1 f.n.ch., XVI pp., 702 pp, 1 f.n.ch., 25 planches.
Vol.7 : 2 ff.n.ch., XVI pp., 554 pp, XCVI pp., 31 planches.
Vol.8 : 2 ff.n.ch., VIII pp., 498 pp., XLII pp., 39 planches.
Vol.9 : VIII pp., 438 pp., XXX pp., 284 pp et 31 planches.
Minéraux, 6 volumes
Vol.1 : 2 ff.n.ch., 557 pp., XL pp.
Vol. planches : 8 cartes dépliantes
Vol. 2 : 2 ff.n.ch, 602 pp., XXVI pp.
Vol. 3 : 3 ff.n.ch., 636 pp., XIX pp.
Vol.4 : 3 ff.n.ch., 448 pp, XXXIX pp.
Vol.5 : VIII pp., 208 pp., 368 pp. (tables).
Suppléments, 7 volumes
Vol.1 : 3 ff.n.ch., 537 pp. (mal chiffrées 542), XXVIII pp., 1.f.n.ch., 1 portrait, 16 planches.
• Saut dans la numérotation des pages de 520 à 525, le texte se suit, même numérotation dans l’exemplaire numérisé de la BNF.
Vol. 2 : 3 ff.n.ch., 564 pp., XXXIV pp., 1 f.n.ch.
Vol. 3 : 5 ff.n.ch., 330 pp., XXI pp., 67 planches (65 planches + planches 18bis et 21bis)
Vol.4 : 4 ff.n.ch., 582 pp., XX pp., 6 planches.
Vol.5 : 1 f.n.ch., VIII pp., 615 pp., XXVIII pp., 2 cartes dépliantes et 6 planches.
Vol.6 : VIII pp., 405 pp., XXV pp., 49 planches.
• Planches 39 et 40 reliées après la planche 41.
Vol. 7 :1-8 pp., IX-XX pp., 364 pp et 82 planches.
Quadrupèdes, ovipares et serpents, 2 volumes
Vol.1 : 17 pp., 651 pp, 1 tableau dépliant et 41 planches.
Vol. 2 : 8 pp., 19 pp., 1 p.n.ch (errata), 527 pp., 22 planches.
Poissons, 5 volumes, toutes les planches sont avant la lettre.
Vol.1 : 2 ff.n.ch., CXLVII pp., 8 pp., 532 pp, 1 tableau dépliant et 25 planches.
• Cahier 24 bruni.
Vol. 2 : 2 ff.n.ch., LXIV pp., 632 pp., 20 planches.
Vol. 3 : 2 ff.n.ch., 16 pp., LXVI pp., 558 pp., 34 planches.
Vol.4 : XLIV pp., 728 pp., 16 planches.
Vol.5 : LXVIII, 392 pp., 1.f.n.ch., 393-803 pp., 21 planches.
Cétacées,1 volume
Vol.1 : XLIV pp., 329 pp., 16 planches.
Les planches sont avant la lettre.
Du lundi au samedi
10h – 13h et 14h30 – 19h
(18h les lundi et samedi)
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