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APOLLINAIRE Guillaume L’Enchanteur pourrissant. Illustré de gravures sur bois par André Derain.

VENDU

Paris, Henry Kahnweiler, 1909

In-4 (265 x 200 mm) 40 ff.n.ch. (dont le dernier blanc), titre imprimé en rouge et noir, 32 gravures originales d’André Derain dont la vignette sur le titre et 12 gravures à pleine page. Box chocolat, dos lisse avec titre en long, chemise et étui assortis (P.-L. Martin).

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Le premier livre d’Apollinaire, de Derain et de Kahnweiler

Coron, De Goya à Max Ernst, nº 28 ; Castleman, A Century of Artists Books, MoMA, 1994, p. 90: “This book marks the true origin of the modern artist’s book.”) ; The Artist and the Book 78; Logan 14; Castleman 90; From Manet to Hockney 26.

Édition originale. Premier livre de Guillaume Apollinaire, premier livre illustré par André Derain et première publication de Kahnweiler.

Comme le souligne Antoine Coron, “l’importance de L’Enchanteur pourrissant dépasse ce «palmarès » qui n’est après tout qu’un constat de chronologie” – et de citer Gérard Bertrand pour qui l’ouvrage représente “l’œuvre qui enrichit la tradition française du livre illustré d’un véritable ferment novateur, la seule dont l’audace de conception puisse être mise en parallèle avec les grandes révolutions picturales contemporaines dans la mesure où justement elle en est l’un des plus authentiques reflets.”

Quand, vers la fin de l’année 1908, Kahnweiler demanda à Apollinaire un texte qu’un jeune artiste pourrait illustrer, le poète remania et augmenta L’Enchanteur pourrissant, publié dans la revue Le Festin d’Ésope, ajoutant un premier et un dernier chapitre intitulé Onirocritique.

Kahnweiler pensait à l’un des plus jeunes peintres qu’il exposait alors : Derain, qu’Apollinaire connaissait depuis 1904 et qu’il voyait comme l’aîné de la génération des nouveaux peintres, père de Matisse et de Picasso. Pour illustrer ce livre inspiré du Roman de Merlin et de Lancelot du Lac, Derain conçut ces bois gravés dans une veine primitive qu’il voulait proche des premiers temps de l’imprimerie. S’il s’inscrivait ainsi dans la tradition de la gravure sur bois, il s’en détachait cependant en s’inspirant de la statuaire africaine. Apollinaire, qui avait présenté L’Enchanteur comme “un des livres les plus mystérieux et les plus lyriques de la nouvelle génération”, lui conservera toujours une prédilection, et le mentionnera souvent dans sa correspondance comme une de ses œuvres majeures.

L’illustration comprend 32 gravures originales sur bois d’André Derain dont 12 à pleine page.

Tirage limité à 106 exemplaires signés par le poète et l’artiste à la justification, celui-ci un des 75 sur papier vergé fort des papeteries d’Arches.

“Because the woodcut imagery that Derain devised for Apollinaire’s tale is derived from African carvings, it might be argued that this book marks the true origin of the modern artist’s book. It shares with avant-garde painting of the time concerns about representation but uses figurative imagery in full-page plates and figurative initials as decorations in a traditional manner. Nevertheless, the bold forms of black against white accentuate the revolutionary intent of Derain’s illustrations” (Riva Castleman).

“André Derain, qui était alors l’un des jeunes artistes exposés par Kahnweiler, conçut une illustration sur bois qu’il voulut la plus proche possible de la tradition des premiers livres imprimés, où cette illustration était une imagerie intégrée au texte. C’est pourquoi Apollinaire revendiqua plus tard avoir été l’un des initiateurs du simultanéisme, ayant cherché à ‘habituer l’esprit à concevoir un poème simultanément comme une scène de la vie” (Collection Daniel Filipacchi Première Partie, 2004).

L’Enchanteur pourrissant (1909) is a triple monument in the history of twentieth-century books: the first of thirty-six books published by Kahnweiler, the first book Guillaume Apollinaire published, and the first book with original illustrations by André Derain. Derain’s large, bold, and intentionally rough-cut blocks announce the modern revival of woodcut illustration. Derain surely knew Picasso’s ‘Les Demoiselles d’Avignon‘ (1907), but the revolutionary intent of his woodcuts most likely derives from Gauguin’s formative work in the medium as well as African sculpture. Derain also designed and cut the block for Kahnweiler’s publisher’s trademark, the letters HK between two scallop shells, which was used on the title pages of all subsequent publications.” (Donna Stein).

Bel exemplaire.

Provenance : Pierre Malle- Bernard Malle (cachet discret).

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