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3 volumes in-4 (249 x 172mm). Maroquin rouge, plats richement ornés d’un décor doré aux petits fers, armoiries peintes au centre de chaque plat, dos lisses ornés d’un décor délicat aux petits fers, tranches dorées (reliure italienne de l’époque).
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Schlosser, 289 ; Davide Ruggerini, article Manolessi dans DBI, 69 2007. Edward L. Goldberg. After Vasari: History, Art, and Patronage in late Medici Florence. Princeton, 1988Cicognara, 2391 ; PMM 88 (pour l’édition de 1568) ; W.M. Ivins, « Vasari’s Lives » in New York Metropolitan Museum of Art Bulletin, 25 (1930), 15-20 ; Patricia Rubin, Giorgio Vasari : Art and History (1995).
Le vite de’ piu eccellenti architetti pittori, et scultori italiani, da Cimabue insino a’ tempi nostri de Giorgio Vasari (1511-1574), considéré comme le premier ouvrage consacré à l’Histoire de l’art, fut publié pour la première fois à Florence en 1550. Selon Paul Barolsky c’est l’ouvrage essentiel pour l’appréciation des peintres et artistes italiens de la Renaissance (« … yields insight into the aesthetics of Italian Renaissance paintings: Vasari’s vocabulary, rightly understood, teaches us how to look at Italian painting”).
L’ouvrage est avant tout apprécié comme l’une des premières sources citant La Joconde, l’œuvre universelle de Léonard de Vinci,. Ici Vasari donne une description minutieuse du portrait lui-même et de sa provenance ; description toujours appréciée et discutée par les historiens d’art d’aujourd’hui. Dans un des passages on peut ainsi lire : « La bocca, con quella sua sfenditura, con le sue fini unite dal rosso della bocca, con l’incarnazione del viso, che non colori, ma carne veramente ». Barolsky apprécie particulièrement le langage poétique dans les descriptions très détaillées.
« By cataloging the beauty of her face, detail by detail, he appropriately uses the language of the Tuscan poets to bring out her divine grace and loveliness… Vasari’s great description contributes to her enduring fame as a great figure ».
La présente édition, imprimée à Bologne en 1647, fut la première à abandonner la méthode des précédentes qui abordaient les sujets religieux à la manière de pèlerinage. Avec des informations précises sur les visites à ne pas manquer pour découvrir les œuvres des grands maîtres, cette édition marque une transition vers le monde plus moderne du XVIIème siècle.
L’illustration reprend non seulement celle de l’édition donnée par Giunta en 1568 mais on y trouve pour la première fois une demi-douzaine de nouveaux portraits d’artistes. Elle est également très importante pour les centaines de notes et additions de Carlo Manolessi, qui fut l’un des plus importants éditeurs Bolognais de cette époque. L’introduction, intitulée Sopra l’ara dell Eternita est signée par Giovanni Pietro Bellori, qui reprit le flambeau de Vasari au XVIIe siècle.
Le beau frontispice gravé sur cuivre par Cornelis Bloemart (1603-1692) est basé sur le célèbre dessin d’Angelo Canini (1617-1666), décrit en détaille par N. Turner dans Drawings by Giovanni Angelo Canini, in : Master Drawings, 1978, XVI, p. 392, fig.7.
L’index très précis et détaillé illustre bien la transformation du texte primitif. Il est divisé en 5 classes, notamment : 1. Portraits. 2. Portraits de la collection de Cosimo de Medici. 3. Curiosités de la grande salle du Palazzo Pitti. 4. Un index avec une liste extensive des villes italiennes donnant des lieux où l’on peut trouver des pièces exceptionnelles suivies de courtes descriptions des œuvres. 5. Dictionnaire donnant des courtes biographies des artistes avec des références dans le texte du Le Vite.
L’ouvrage, devint ainsi le model de toutes les publications sur l’histoire de l’art et resta texte de référence (« Le Vite became a model for subsequent writings on the history of art. For its period it has remained the chief authority ». PMM).
Provenance
Magnifique Exemplaire imprimé sur grand papier, relié pour Vittoria della Rovere, l’épouse du dédicataire Ferdinando de Medici. Il porte ses armes peintes sur les trois volumes. Fille unique de Federigo-Ubaldo della Rovere (1604-1648) et de Claude de Medicis (1604-1648), Vittoria della Rovere (1622-1694) avait épousé en 1637 le Grand Duc de Toscane Ferdnando II de Medicis (1610-1670). Elle est avant tout connu comme l’héritière de la vaste collection que sa famille avait rassemblée à Urbino et qui par son mariage passa à Florence. Femme moderne et engagée elle parla couramment l’espagnol et le français et maitrisait également le latin. Mécène d’un salon de literati elle fut nommé en 1654 présidente de l’Académie littéraire de Sienne. Connue sous le nom de Le Assicurate, cette académie ne comptait que des femmes parmi ses membres. C’est également sous son impulsion que fut réalisée la décoration du plafond Sala delle Allegorie du Palais Pitti à Florence par Baldessare Franceschini (1611-1689) connu aussi sous le nom « il Volterran » et entre 1681 et 1683, par l’artisan Francesco Coralli, celle des fresques du grand salon du rez-de-chausse de sa Villa à Poggio près de Florence. La Grande Duchesse fut aussi la protectrice du Conservatorio alla Quite, près de Florence et finança la construction de la Chiesa delle Suore Montalve de l’architecte Pierfrancesco Silvani.
Revêtue d’une admirable reliure italienne de la première moitié du XVIIème siècle ; cet exemplaire, raffiné s’il en est, et qui allie la perfection de la reliure à un des textes les plus probants jamais consacré à l’art, témoigne des qualités et du goût remarquables de la Grande Duchesse de Toscane.
Provenance : Vittoria della Rovere, grande duchesse de Toscane (armoiries peintes) – Francesco Ignacio Merlini Calderini (signature autographe sur chaque volume) – Maurice Burrus (note d’achat, Rappaport, Rome, 1938).
Du lundi au samedi
10h – 13h et 14h30 – 19h
(18h les lundi et samedi)
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