CARBURI DE CEFFALONIE Marin Monument élevé à la gloire de Pierre-Le-Grand, ou Relation des travaux et des moyens méchaniques qui ont été employés…

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Paris, chez Nyon & Stoupe, 1777

In-folio (433 x 278mm) 47 pp., 12 planches gravées (dont 5 à double page et 7 dépliantes) par R. Delvaux et Sellier d’après les dessins de L.-N. Van Blarenbergh et de Fossier. Maroquin rouge, triple filet doré d’encadrement, armoiries centrales de Marie-Antoinette (OHR, 2508, fer no. 8), dos à nerfs, caissons orné de fleurs-de-lys, roulette intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque).

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Exemplaire de Marie-Antoinette relié en maroquin rouge à ses armes

OHR, 2508, fer 8 (exemplaire cité) ; Kat. Berlin, no. 1794 ; Pierre-Charles Levesque, Encyclopédie méthodique. Beaux-Arts, 1788, pp. 262-263 ; Hoefer, VIII, col. 679 ; non cité par Quentin-Bauchart.

Édition originale. Superbe exemplaire de Marie-Antoinette, relié en maroquin rouge a ses armes.

Cet ouvrage relate le transport du bloc de granite destiné à former le socle de la statue équestre de Pierre le Grand, à Saint-Pétersbourg. Cette statue avait été commandée par Catherine II au sculpteur français Étienne Falconet. Son socle, un rocher de 600 tonnes et mesurant 11 x 6 x 7 mètres de hauteur, provenait du golfe de Finlande, à Lakhta aux environs de Saint-Pétersbourg. Ce bloc de granite appelé «Гром-камень», la Pierre du Tonnerre, était enfoncée dans un sol marécageux, il dut être dégagé à l’aide de grues et de cabestans. Puis il fut halé jusqu’au rivage durant l’hiver, sur le sol gelé, à l’aide d’un dispositif ingénieux : un traîneau métallique pourvu de sphères de cuivre roulant sur des rails mobiles et des équipes de centaines de moujiks tirant des câbles au rythme des tambours. De là, un énorme radeau attaché entre deux navires transporta le rocher sur la mer, jusqu’à l’embouchure de la Neva, à Saint-Pétersbourg. Cette statue de Pierre le Grand, sur son rocher monimental, domine toujours la place du Sénat à Saint-Pétersbourg (appelée “place des Décembristes” après la révolution), face à la Neva. Ce socle est réputé pour être la plus grosse pierre jamais déplacée par l’homme.

Marin Carburi (1729-1782), ingénieur grec au service de Catherine II, gagna la France après cette mission et fit imprimer cet ouvrage admirablement illustré. Il retourna ensuite à Célaphonie (dépendant alors de Venise) pour y développer l’agriculture mais fut assassiné par ses ouvriers en 1782.

Prestigieux et magnifique exemplaire relié pour la reine Marie-Antoinette.

Provenance : Marie-Antoinette, reine de France (1755-1793) – comte de La Béraudière (vente 1885) – Jacques Hennessy (vente 3 juillet 1929, no. 148) – Librairie Pierre Chrétien (étiquette) – Paul-Louis Weiller (vente à Paris, 8 avril 2011, lot 672) – Alain Moatti (ex-libris).