ELUARD Paul Quelques animaux d’Henri Michaux.

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Paul Éluard, 1944

In-8 carre (161 x 122 mm) Manuscrit-peinture de 10 ff.n.ch. confrontant des vers de Michaux, de la main de Paul Éluard et 9 gouaches originales, également par Éluard. Box orange, nom de l’auteur et titre dorés sur le premier plat, dos lisse muet, tête dorée, étui assorti (F. Saulnier).

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Manuscrit autographe de Paul Eluard illustré de 9 gouaches originales

Superbe manuscrit poétique illustré de 9 gouaches, formant des animaux imaginaires en forme de tests de Rorschach, avec en regard les vers de Michaux tirés de Mes Propriétés (Gallimard, 1929 – repris dans La Nuit Remue en 1935) et d’Animaux fantastiques (Plume, 1938) et rédigés par Éluard lui-même.

« La fièvre fit plus d’animaux que les ovaires n’en firent jamais ».

« La Grande guêpe-paradis. Un crapaud vaut deux guêpes »

« Privé d’eau il meurt, le reste est mystère »

« Certaines parpues peuvent pendant des heures modifier leurs yeux. On ne se fatigue pas de les contempler, « des étangs qui vivaient » dit Astrose. »

« La Bichuterie des Trèmes plates et basses des punaises »

« La Darelette »

« L’Emanglom »

« Je ne peux faire d’un seul coup de baguette des animaux entiers… Le Cartuis avec son odeur de chocolat »

[…]

«  Le Barabatte »

Le dernier feuillet porte ces mots : « On n’a même pas la mort pour se défendre ».

Ce manuscrit est réalisé à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban où Éluard se réfugie en novembre 1943. Après avoir publié Liberté en 1942, qui est parachuté par des avions de la Royal British Air Force sur le sol occupé, Éluard est recherché par la police française. Avec sa nouvelle femme Nusch, il se retire à l’hôpital Saint-Alban, dirigé par son ami Lucien Bonnafé, résistant et communiste, et lui aussi surveillé par la Gestapo.

C’est là qu’Éluard découvre le test de Rorschach. Il détourne alors cet outil psychiatrique pour en faire une proposition artistique en y ajoutant des couleurs et en y accolant les vers de Michaux.

Le dernier feuillet contient un envoi autographe d’Éluard adressé à sa fille, Cécile (qu’il eut avec Gala). Il est écrit au crayon à papier multicolore : « Pour les étrennes de Cécile 1944 », avec signature à l’encre.

En 1944, Cécile est à Paris avec son premier mari Luc Decaunes.

Dos frotté, petites taches au dos et à l’étui, sinon un très beau manuscrit.

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