VENDU
2 volumes in-8 (220 x 140 mm) de 3 ff.n.ch (faux-titre et titre en russe, et un titre en français), LXI pp., 1 f.n.ch. blanc, 242 pp., 4 ff.n.ch. (fable XVII en français, en italien, et 2 ff. de table en français et italien), 3 planches gravées pour le premier volume ; 3 ff.n.ch. (faux-titre et titre en russe, et un titre en français), 378 pp., 2 ff.n.ch de table, 3 planches gravées pour le deuxième volume. Broché, couverture beige originale imprimée.
1 en stock
Première édition de la traduction en français et en italien, précédée par les poésies en langue russe.
Kriloff (1768-1844), dont le père se distingua dans la répression de la révolte de Pougatchev en 1774, fut orphelin à onze ans. Il occupa plus tard le poste de conservateur à la Bibliothèque impériale de Saint Pétersbourg, fut nommé conseiller de cour et élu membre de l’académie russe et de plusieurs sociétés littéraires. Il fut « surnommé le La Fontaine de la Russie, et l’on rencontre en effet dans ses compositions une naïveté, une grâce qui lui donnent quelques rapports avec notre immortel bonhomme. Il porte dans le monde une distraction silencieuse qui ajoute à la ressemblance et justifie ce glorieux surnom » (Hoefer).
« Ce recueil de fables est vraiment une curiosité littéraire ; on y trouve le texte russe, la traduction en vers français et italiens de chacune des fables de Kriloff. L’élite des littérateurs des deux nations a concouru à les faire passer dans leur langue. La traduction française est due à MM. Ségur, Daru, Carion de Nisas, Parceval-Grandmaison, Boissy-d’Anglas, Amaury-Duval, Arault, Aignan, Jouy, Casimir Delavigne, Lucien Arnault, Viennet, Soumet, Andrieux, Duval, Picard, Vial, Gensoul, Coupigny, De l’Isle, Le Bailly, Mollevant, Naudet, etc. ; et à Mesdames Constance de Salm, Sophie Gay, Joliveau de Segrais, Amable Tastu, de Mérard Saint-Just, Eulalie de Roucher, La Garde, Célèste Vien, Adèle Le Bailly et à mademoiselle Delphine Gay. Un grand nombre de littérateurs italiens, parmi lesquels on remarque Giannone, Monti, Pindemonte, Salfi, Giovanni Battista Niccolini, etc., ont rendu à Kriloff le même hommage qu’il a reçu en France ; chacune de ses fables a son traducteur, soit en italien, soit en français. Ce recueil est le premier et le seul qui offre une variété et une réunion si précieuse de talents distingués » (Quérard, IV, 318).
« Dans les années 1820, la Russie prit une place importante dans la politique européenne tout en étant, pour l’Occident, un pays méconnu dans le domaine culturel. Pourtant, la littérature russe, marquée par les œuvres de V. Joukovskï, A. Pouchkine, A Baratynskiï, I. Krylov, A. Griboedov, entra alors dans la période de son âge d’or. Les intellectuels russes voulurent par conséquent présenter les richesses de leur culture aux européens et plus particulièrement aux Français, dont l’influence restait forte dans la vie de la noblesse russe. L’édition des fables russes de Ivan Andreevic Krylov à Paris en 1825, en version russe, française et italienne, fut la première tentative de grande ampleur dans ce domaine. Nous devons la conception, la préparation et la publication de ce recueil au compte Grigori Vladimirovitch Orlov… Orlov souhaitait montrer aux européens ce qu’il y avait de plus original dans la littérature russe contemporaine, notamment les fables de Krylov. Dans sa dédicace à l’auteur de l’édition des fables de 1825, il écrit : ‘Ils [les européens] ont déjà fait connaissance avec notre honorable historien, l’immortel Karamzine… Qu’ils sachent maintenant qu’en Russie il y aussi des fabulistes qui méritent l’attention et les louanges’. D’après le comte Orlov, la traduction des fables et leur préparation en vue de l’édition durèrent plus d’un an… Le recueil des fables d’Ivan Krylov imprimé en 1825 à Paris fut sa première édition à l’étranger. Afin de préparer les Européens à la compréhension de la culture russe, le comte Orlov organisa ‘un tournoi de poésie’ auquel prirent part beaucoup de poètes français, il donna même à Krylov le titre de ‘La Fontaine russe’ pour faciliter l’acceptation de la littérature russe en France… La publication de l’édition illustrée des fables de Krylov à Paris revêtit une grande importance pour le intellectuels russes, car, si imparfaitement que ce fût, elle fit connaître pour la première fois la littérature russe en Europe » (Anna Markova in : La Première édition française des fables d’Ivan Krylov, Bulletin du Bibliophile, 2009, n°2).
Belle édition illustrée du portrait de l’auteur gravé par Cain, et de cinq planches hors texte gravées par Beyer (l’une est d’après le dessin d’Isabey).
Envoi au premier feuillet blanc à « M.r Niccolini de la part de l’auteur ». Giovanni Battista Niccolini est notamment le traducteur de la fable XIII (Il Contadino caduto in miseria). Bel exemplaire à toutes marges, dos des brochages habilement refaits.
Du lundi au samedi
10h – 13h et 14h30 – 19h
(18h les lundi et samedi)
© 2023 Tout droit réservé.