Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

DOLET Etienne Orationes duae in Tholosam. Eiusdem epistolarum libri II. Eiusdem carminum libri II. Ad eundem epistolarum amicorum liber.

VENDU

Lyon, Sébastien Gryphe, 1534

Petit in-8 (155 x 101 mm) de 4 ff.n.ch., 246 pp., 1 f.n.ch. Veau moucheté dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure du XVIIe siècle).

Catégories:
6000,00 

1 en stock

Longeon, Bibliographie des Å“uvres de Dolet, 1; Brunet, II, 796; Baudrier, VIII, 38-39; Graesse, II, 418; Gültlingen, V, 52: 243; Adams, D-768.  

Édition originale.  

Né à Orléans le 3 août 1509, l’humaniste et imprimeur Etienne Dolet, qui toute sa vie témoigna d’une rare liberté d’esprit, mourra sur le bûcher à 37 ans. Il était issu d’une famille bourgeoise, et dit-il « une famille de qualité honorable et fort remarquable ». Il reçut une instruction littéraire très développée et après avoir fait à Paris ses humanités, entreprit en 1526 un voyage en Italie notamment à Padoue et à Venise où il devint le secrétaire de l’ambassadeur Jean de Langeac, Conseiller au Grand Conseil et maître de requêtes de l’hôtel du roi François Ier. De retour en France en 1530, Dolet va étudier la jurisprudence à Toulouse. L’Université de Toulouse, catholique et traditionaliste est alors en proie à des graves troubles devant le succès du protestantisme. L’hostilité se manifeste non seulement face à la nouvelle religion, mais aussi à l’égard de la nouvelle conception de la culture venant d’Italie. La Faculté de droit est particulièrement touchée. Dolet se rapproche de Jean de Pins, évêque de Rieux, qui fut le plus fidèle de ses protecteurs et se lie d’amitié avec ses professeurs, comme Jean de Boyssoné et son élève Jean de Caturce, qui en 1532 sera brûlé vif comme hérétique. 

Précédé par une réputation flatteuse, loué par Guillaume Budé, Dolet est choisi par ses condisciples français pour être leur porte-parole. Il va malheureusement se distinguer en prononçant deux harangues dont la hardiesse provoquera une très vive effervescence. Dénoncé comme séditieux et luthérien, il est arrêté et emprisonné sous l’accusation d’avoir incité les étudiants à la révolte, et d’avoir attaqué le parlement. Il est rapidement relâché grâce à l’intervention de Jean de Pins, mais est néanmoins expulsé de Toulouse en 1534. Il a alors 25 ans et part s’installer à Lyon où il va travailler auprès du savant imprimeur Sebastien Gryphe et mener auprès de lui un travail de philologue érudit et d’imprimeur, correcteur et lecteur d’épreuves. 

Il décide aussitôt de publier ses deux discours toulousains et c’est bien entendu Gryphe qui est chargé de l’impression du volume qui est son premier livre. Les 74 premières pages de l’ouvrage sont occupées par les deux Oratio, elles-mêmes précédées par deux lettres, dont une de Simon Finet à Claude Cottereau qui relate les conditions de publication, et une Ode de Guillaume Scève à Etienne Dolet. Elles sont suivies, pages 75 à 176, de lettres de Dolet et de lettres de ses amis et enfin, des pages 177 à 246, de Poésies de Dolet, poésies dont la grâce fut déjà soulignée par ses contemporains. 

Le verso du dernier feuillet contient la devise typographique d’Étienne Dolet apparaît ici pour la première fois. Par la suite Dolet ne donna pas moins de quinze ouvrages.

Grand admirateur de Cicéron, il ne manqua pas de prendre part à la grande querelle des cicéroniens qui passionnait alors le monde irritable des lettrés. 

A Lyon il mène une vie agitée et en 1536 un meurtre inaugure la longue série de ses déboires avec l’autorité ; il s’enfuit à Paris où il obtient sa grâce de François Ier, mais à son retour à Lyon, il est incarcéré jusqu’au 21 avril 1537. Un an plus tard, Dolet obtient du roi le privilège d’imprimeur. Il s’installe alors à son compte et outre ses propres livres ; une série d’ouvrages parmi lesquels Galien, Rabelais et Marot, ne manque pas d’attirer sur lui l’attention de la censure ecclésiastique. Après la publication du Manuel du chevalier chrétien d’Erasme, livre convaincu d’hérésie, il est de nouveau incarcéré en 1542. A la suite de plusieurs tentatives d’évasion il est repris en 1544 et transféré à Paris où après deux années de procédure le parlement le reconnaît coupable de blasphème, de sédition et d’exposition de livres prohibés et damnés et, le 2 août 1546, le condamne à mort après avoir été torturé et étranglé. Le lendemain, 3 août 1546, Dolet est conduit place Maubert où il meurt sur le bûché.  

Petites taches sur le titre, quelques notes anciennes en marge.  

Provenance : Bibliothèque de la basilique de San Pietro in Vincoli à Rome (cachet). Longtemps célébrée pour sa fabuleuse bibliothèque aujourd’hui dispersée, la basilique abrite le Moïse de Michel Ange.

Vous pourriez également être intéressés par ...