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In-folio (380 x 243 mm) d’un titre imprimé en vert et noir et orné d’une vignette, 14 ff.n.ch., 6 gravures à pleine page de Camille Josso. Maroquin vert d’eau et crème avec titre mosaïqué de box de différents verts et décoration or, palladium et oeser blanc, décor continué au dos lisse avec lettrage en or, palladium et oeser blanc, doublure de daim vert, gardes de daim brun, contre-gardes de papier noir semis d’argent, tranches palladium, couverture et dos conservés, chemise et étui assortis (Inv. Rose Adler 1950 – Guy Raphaël Dor. 1950).
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Manque à Monod.
Tirage limité à 135 exemplaires numérotés. Celui-ci le numéro 1, spécialement imprimé pour le collectionneur et mécène Albert Malle, président de la Société des Amis du Livre.
Exemplaire de grand luxe, accompagné d’une double suite sur vélin Malacca et vélin vert d’eau. Chacune des suites supplémentaires contient 2 gravures refusées, non incluses dans la publication du livre.
Albert Malle fit relier personnellement cet exemplaire unique par Rose Adler dont témoigne l’étiquette à l’intérieur du premier plat : Albert Malle Coll.
Le collectionneur conserva également sa correspondance avec madame Valéry et celle entretenue avec Camille Josso, l’illustrateur de cette édition, relié en tête du volume. Dans cette dernière, Josso relate les diverses péripéties ayant empêché la publication chez Gallimard. Malgré l’aide de Christian Funck Brentano et Jean Denoël, il semble que Madame Valery n’ait pas donné son accord pour cette édition. Ceci est relativement étonnant puisqu’il semble que Valery lui-même ait aimé les cuivres de Josso. La lettre reliée au début de l’ouvrage en témoigne.
L’exemplaire contient également sa fiche descriptive, donnée par Albert Malle : “La naissance de cet ouvrage est due à un échange de lettres entre Paul Valéry et Josso qui au fur et à mesure qu’il créait ses planches les envoyait au maître qui lui prodiguait ses encouragements. L’envoi de la dernière planche est resté sans accusé de réception, Paul Valéry ayant trouvé opportun de mourir entre temps. Josso alors au Maroc s’adresse pour l’impression de l’ouvrage à Gallimard qui déclara que cela ne l’intéressait pas et qu’il veuille bien s’adresser à Madame Valéry. Celle-ci ne répondit pas. Josso se retourna alors vers M. Monod, exécuteur testamentaire pour la partie littéraire de Paul Valéry. Celui-ci était nettement favorable et m’a beaucoup aidé auprès de Mme Valéry qui, elle, était légataire universelle. A la suite des négociations difficiles où il a fallu obtenir l’autorisation non seulement de Mme Valéry mais des fils et gendre j’ai pu procéder à l’impression que j’ai faite avec les protes Gauthier-Villars, réglant moi-même tous les détails”.
Le thème de Narcisse est récurrent dans l’œuvre de Paul Valéry. Il se trouve notamment dans “Narcisse parle”, dans L’Album des vers anciens, et Cantate du Narcisse. Le personnage de Narcisse apparaît comme un mythe a conquérir chez Valéry, parfois reflet de sa propre quête de sens et de soi. La construction du personnage de Narcisse est très différente ce celle opérée par Ovide. Il n’est plus présenté comme un égoïste orgueilleux, il est poète, à la recherche d’une connexion avec la nature pour en extraire la pureté. Il s’agit aussi souvent une réflexion sur la solitude que les planches de Josso ne font qu’accentuer.
Josso illustre et grave, ses compositions semblent particulièrement s’intégrer à la légende de Narcisse. Il construit ses première images avec une ligne d’horizon très haute. Le point de vue est alors celui de l’eau et du reflet. C’est par et à travers lui qui nous pouvons découvrir le monde qui nous est volontairement dissimulé par la composition. Au fil des pages, l’horizon est de plus en plus repoussé vers le haut, jusqu’à ce que seul le reflet existe. Cela forme parfois une perte de repère dans cet espace confus de l’eau qui ne nous offre que partiellement le héros de l’intrigue: Narcisse. Finalement, il n’est visible que par fragments.
Les deux gravures refusées reliées à la fin du livres nous éclairent sur les choix opérés par Josso. La première est en réalité retravaillée pour devenir la gravure finale, le point de vue s’éloigne quelque peu pour donner plus à voir. La seconde en revanche est en rupture avec le reste de l’ouvrage. Le reflet y est infime. En outre, Echo est représentée au côté de Narcisse. Le point de vue unique et exclusive est alors amoindri par sa seule présence.
Dos de la reliure très légèrement décoloré, ainsi que celui de la chemise.
Très bel exemplaire dans une sublime reliure de grand format conçue par Rose Adler.
Du lundi au samedi
10h – 13h et 14h30 – 19h
(18h les lundi et samedi)
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