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COURIER Paul-Louis Éloge d’Hélène, traduit d’Isocrate.

VENDU

Paris, chez Henrichs (ancienne librairie de Du Pont), 1803

In-8 (190 x 121 mm) de 1 f.n.ch., 41 pp. Demi-chagrin rouge, armoiries centrales de Charles Demandre, dos lisse orné (reliure de l’époque).

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1500,00 

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Édition originale. 

Paul-Louis Courier (1772-1825) est resté célèbre pour ses pamphlets mais fut aussi un brillant helléniste. 

La traduction de l’Éloge d’Hélène d’Isocrate dans laquelle Thésée, chef populaire commandant à sa patrie d’une manière si noble et si conforme aux lois, lui sert de prétexte pour signifier le fond de sa pensée sur la conjoncture politique du moment. 

Imprimé en mars 1803, fort libre, voire éloignée du texte original L’Éloge d’Hélène est le premier ouvrage publié par Courier. Certains contemporains ne comprirent pas le dessein du traducteur et pensèrent qu’il avait trahi l’auteur. Ainsi Courier, après la parution du volume, répond-il à son ami Jean Schweighaeuser, visiblement passé à côté de ses intentions : « Si l’épisode de Thésée est sans intérêt aujourd’hui, j’ai manqué mon but. En cet endroit, comme dans tout le reste, je n’ai presque rien pris d’Isocrate. Vous ne vous êtes pas aperçu que je voulais donner un ouvrage nouveau sous un titre ancien. C’est tout le contraire de ce que font les auteurs actuels…» 

Le 7 mai 1803, Le Journal des Débats rend compte de ce travail en ces termes : « Ce n’est point comme helléniste, ni même comme traducteur, que l’auteur de l’Éloge d’Hélène doit être jugé. Je ne sais en vérité pourquoi il a annoncé cet ouvrage comme une traduction, car ce n’en est point une, c’est tout au plus une imitation extrêmement libre… [il] n’a pris dans Isocrate que les idées qui lui ont convenu […] en un mot, il a refait l’Éloge d’Hélène après Isocrate, mais nullement d’après lui. »

Cette attitude des auteurs du XVIIIe et du XIXe siècle face à la traduction de textes anciens n’est pas si rare. On retient souvent James Macpherson qui réécrit entièrement la mythologie celtique lorsqu’il transcrit Ossian. Le procédé est si récurrent que les littérateurs lui donne un le nom de « traduction supposée » lors du premier tiers du XIXe siècle. Par la suite, cette pratique de la pseudo-traduction est très apprécié des romantiques. Mérimée, Nodier, ou encore Nerval l’expérimentent et y trouvent un moyen d’éprouver de nouveaux procédés poétiques. 

On sait que l’approbation de Paul-Louis Courrier à l’attitude de Bonaparte durera peu et qu’il sera rapidement scandalisé par la politique de Napoléon, comme le prouve la célèbre lettre de 1804 (Nous venons de faire un Empereur…).

[Relié à la suite:]

GRUET. Les Adieux d’Hector et d’Andromaque. Pièce qui a partagé le prix de l’académie françoise en 1776. Paris, Demonville, 1776. 11 pp.

MURVILLE. Les Adieux d’Hector et d’Andromaque. Pièce qui a partagé le prix de l’Académie françoise en 1776. Paris, Demonville, 1776. 12 pp.- Et 139 pp. ch.103 à 242, d’une traduction contenant: Les Amours d’Héro et de Léandre; Coluthus ; La Prise de Troye ; L’Épicurien ; La Romance de l’Hermite.

Bon exemplaire.

Provenance : Charles Demandre (1805-1875) poète et bibliophile, l’exemplaire comporte aussi son ex-libris ainsi que celui de Viollet-le-Duc.

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