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In-4 (211 x 151 mm) de 138 ff.n.ch. Maroquin brun, triple encadrement de filets dorés et à froid, fleurons d’angle et motif central doré, dentelle intérieure, tranches dorées (Lortic fils).
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Fairfax-Murray, 57; McFarlane, 182; Renouard-Moreau, 1504, 19; Rothschild, III, 2583 (pour l’édition originale).
Edition rarissime, la seconde du premier livre de Jean Bouchet.
L’édition originale avait paru sans date quelques mois auparavant. Bien qu’il ne soit pas daté lui non plus, on peut affirmer que cet ouvrage fut imprimé entre 1503 et 1504 d’après les premiers vers de l’auteur, qui, né à Poitiers en 1476, se présente ainsi: “Jeune suis et nay pas des ans trente Non vingt et huyt, touteffoys ie me vante Davoir plus veu que ie ne dy ne compte”. Issu d’une famille de juristes de Poitiers, Jean Bouchet jouissait de la protection de grands seigneurs locaux: il était attaché à la maison de La Trémoille. Dans son abondante Å“uvre littéraire, il se montra un défenseur d’une tradition strictement francophone contre les influences italianisantes.
“Doué d’une vive imagination, et écrivain d’une extrême fécondité, Jean Bouchet était en grande estime auprès de ses contemporains qui faisaient grand cas de ses ouvrages. Il est le premier poète qui se soit astreint, dans la plupart de ses vers, au mélange alternatif des rimes masculines et féminines, fait qui a de l’intérêt pour l’histoire de notre poésie nationale” (Larousse).
Editée en 1503 sous le nom de Sébastien Brandt, la publication des Regnards traversans provoqua le premier procès d’un auteur contre son éditeur. En effet, Sébastien Brandt est cité sur le titre comme l’auteur, alors que le volume ne contient de lui que le poème De Vulpe au verso du titre. Il s’agit là d’une supercherie de l’éditeur Antoine Vérard qui choisit de mettre en avant le nom de Brandt, très populaire à cette époque, et donc plus “commercial”. Celui de “Jean Bouchet, natif de Poictiers” n’apparaît qu’au verso du feuillet f2, en acrostiche. Bouchet en garda une terrible rancune à Vérard et dans une épître écrite bien des années plus tard, il se plaint amèrement du procédé du libraire parisien. Pour bien affirmer ses droits d’auteur, il se fit appeler tout au long de sa vie “Le Traverseur des voyes perilleuses” ou simplement “Le Traverseur”. Cet ouvrage, où la liberté de l’invention est poussée souvent jusqu’à l’absurde, se rapproche de certains tableaux flamands de l’époque. Illustré de 42 magnifiques gravures sur bois. La série de 11 bois illustrant le texte des Regnards, qui occupe les 31 premiers feuillets du volume, a été exécutée spécialement pour ce livre. Les autres bois avaient déjà été utilisés par Vérard pour d’autres publications.
Titre renmargé dans le haut et dans l’angle de la marge, avec quelques lettres restaurées, cependant bel exemplaire, grand de marges, certaines avec témoins.
Provenance: Ch. Butler, Edouard Rahir ( vente II, n° 268), Silvain Brunschwig (28 mars 1955, n° 340), Paul Harth, (20 vovembre 1985, n° 24); Otto Schäfer (27 juin 1995, n° 40).
Du lundi au samedi
10h – 13h et 14h30 – 19h
(18h les lundi et samedi)
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