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Petit in-8 (153 x 93 mm) de 124 ff.ch. Maroquin noisette janséniste, dos à nerfs, roulette intérieure, tranches dorées (Hardy).
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Brunet, II, 55 ; manque à Adams et d’autres bibliographies consultées.
Rare édition de la traduction de Robert de Souchey. La traduction du De divinatione de Cicéron par Robert du Souchey est un texte pratiquement inconnu à ce jour. Les études sur ce texte, qui ont débuté grâce à Michel Simonin en 1997, ont permis d’obtenir des informations plus précises sur la datation et l’identification de l’éditeur. En particulier, la présence d’un candélabre sur la page de titre la rattacherait aux héritiers de l’éditeur Pierre Gromors : en effet, jusqu’en 1544-1545, cet imprimeur aurait utilisé d’autres marques, tandis que ses fils, sans doute moins célèbres, auraient choisi le candélabre comme emblème. On peut donc comprendre le semi-anonymat du volume, qui aurait certainement eu plus de succès s’il avait été publié par un éditeur de la trempe du père Gromors.
En revanche, la dédicace à Joachim de La Ferrière, condisciple de Du Souchey en études littéraires, est importante pour comprendre le but et la typologie de l’œuvre. En effet, la volonté de Souchey de proposer une traduction aux ambitions littéraires, destinée à enrichir la langue française, est soulignée. Toutefois, les difficultés de restitution de l’œuvre de Cicéron ne manquent pas, notamment en raison du vocabulaire spécialisé et des nombreux passages en vers insérés tant comme citations d’autres auteurs que comme productions poétiques de Cicéron lui-même. Le traducteur français choisit de vulgariser également ces parties, en reproduisant les vers : de cette façon, les effets rhétoriques sont maintenus. Dans l’ensemble, cette De divination est extrêmement intéressante, notamment pour sa promotion de la langue française et pour l’attention que Du Souchey porte à certains thèmes typiques du scepticisme, opposant par exemple la superstition et l’abus de la crédulité religieuse et défendant ouvertement les traditions nationales françaises. Le titre est imprimé dans une bordure architecturale gravée sur bois avec la marque de l’imprimeur – chandelier avec un cierge allumé – et sa devise ‘Alteri serviens consumor’ (Au servi d’autrui je me consume).
Cette édition est très rare sur le marché, elle fait défaut à la Bibliothèque nationale de France et seuls quatre exemplaires sont conservés dans des institutions, qui se trouvent à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich, à l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie, à la Kantonsbibliothek de Saint-Gall et à la Bibliothèque municipale de Provins.
Très bon exemplaire.
Du lundi au samedi
10h – 13h et 14h30 – 19h
(18h les lundi et samedi)
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