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In-folio gothique (272 x 197 mm) de 4 ff.n.ch. et 181 ff.ch. (sans le dernier f. blanc), texte sur 2 colonnes à 42 lignes. Maroquin vert, dos à nerfs rehaussés d’un filet, cinq compartiments ornés d’un décor aux petits fers entourant une rose placée à l’intérieur d’un double filet en ovale, frises en tête et en pied ; les angles et le centre des plats sont ornés d’un superbe décor aux petits fers – en écoinçon dans les angles, en losange au centre – enserrant cinq roses identiques à celles du dos ; gardes de papier peigne, dentelle intérieure, deux filets sur les coupes, coiffes guillochées, tranches dorées sur marbrure et témoins (Niedrée).
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Tchemerzine-Scheler, IV, p. 235 ; Brunet, II, 1177 ; Goff, R-315 ; Macfarlane, 186 ; Bourdillon, p. 64, X, et p. 193 sq. ; Brigitte Moreau, II, (1511), 170 ; BMC(Fr), p. 316 ; GW, X, Sp.371c ; Bechtel, M-441 ; Rothschild, 438.
Seconde édition de la version en prose du Roman de la Rose. Cette célèbre transcription est l’œuvre du poète, chroniqueur et musicien Jean Molinet (1435-1507), l’un des plus illustres rhétoriqueurs bourguignons, qui occupa le poste d’historiographe auprès de Charles le Téméraire et de sa fille, Marie de Bourgogne.
Molinet, qui fut aussi le conseiller de Philippe le Beau, était l’oncle de Jean Lemaire de Belges. C’est autour de 1500, sur la demande de Philippe de Clèves, seigneur de Ravenstein Wijnedaele et Enghien (1459-1528), que Jean Molinet établit cette élégante paraphrase du grand roman en vers composé au XIIIe siècle par Guillaume de Lorris et Jean de Meung – l’un des livres clefs de la civilisation médiévale, et le premier grand classique de la littérature française –, auquel il ajouta des moralités placées à la fin de chaque chapitre.
D’abord diffusé sous forme manuscrite (cf. Paris BnF Ms. Fr. 24393), l’ouvrage fut publié une première fois à Lyon en1503 par Guillaume Balsarin. Sous la plume du poète-transcripteur, le Roman de la Rose se transforme en un véritable manuel du “discours amoureux” à l’usage des amants et lecteurs de la pré-renaissance – moins affamés de symbolisme et d’amour courtois que leurs ancêtres médiévaux –, un livre-bréviaire destiné aux princes, aux courtisans et aux clercs.
L’ouvrage est illustré de 138 jolis bois gravés tirés dans le texte. Le premier, très grand (160 x 132 mm.), montre Jean Molinet offrant le livre à son commanditaire. Les 137 petits bois illustrant les épisodes du roman (65 x 55 mm.) sont placés à l’intérieur d’élégants encadrements architecturaux (ils sont parfois répétés). Ces figures sont inspirées de celles ornant les éditions incunables lyonnaises du Roman de la Rose.
On trouve au recto du premier feuillet le caractéristique L de départ à entrelacs d’Antoine Vérard, dont la marque orne le verso du dernier feuillet.
Nombreuses lettrines. Cette illustration forme une charmante galerie : conversations amoureuses, siège d’une ville, soldats en armure, scènes d’intérieur ou champêtres, un savant à son scriptorium, un prêcheur en chaire, deux amants surpris dans un lit, une séance de lecture, un char volant, un peintre de nus, Pygmalion représenté en sculpteur, un homme méditant près d’une fontaine, des laboureurs, des anges, des rois, des reines et toutes sortes d’allégories…
Très bel exemplaire, grand de marges, richement relié par Niedrée.
Il provient de la collection d’Armand Bertin (cat. 1854, p. 54, n° 376) et avait été adjugé 135 francs à sa vente (à titre de comparaison, un Testament de Villon publié par Trepperel en 1497 et relié par Trautz avait été acquis par la BnF, à la même vente, pour 250 francs).
Du lundi au samedi
10h – 13h et 14h30 – 19h
(18h les lundi et samedi)
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