MOSELLY Émile La Charrue d’érable.

Monod, 8500 ; Ray, 394 ; The Artist & the Book, 247.  

Édition originale tirée à 116 exemplaires numérotés, celui-ci le n°33, exemplaire nominatif de Géo Coste.   

Sur papier vergé au filigrane spécial pour la Société du Livre Contemporain, il se compose d’un décor architecturé entourant les lettres “L” et “C”. Le filigrane d’Eragny Press est également visible (deux feuilles imbriquées dans un cercle). 

La Charrue d’érable est un ouvrage inhabituel dans son rapport à l’illustration. En effet, celle-ci est antérieure au texte. Les 12 hors-texte sont dessinés par Camille Pissarro avant sa mort en 1903 dans le but de réaliser un ouvrage sur les travaux des champs. Lucien fait alors appel à Émile Moselly, qui a gagné le prix Goncourt quelques années auparavant avec Terres lorraines et Jean des Brebis ou le Livre de la misère. Moselly doit composer un texte relatant la vie paysanne et les activités agricoles. Il choisit la forme du conte pour s’adapter à la suite de Camille Pissarro, les 12 dessins sont alors intégrés dans 10 contes.  

Lucien quant à lui se saisit de l’œuvre de son père pour la graver en camaïeu et l’agrémenter de pas moins d’une 30^aine de compositions auxiliaires en couleur (en-tête, culs-de-lampe, lettrine). Il effectue ce travail en s’appuyant notamment sur des documents laissés par son père.   

Il trouve également des mécènes dans la société du Livre Contemporain. Louis Barthou accepte de commander l’ouvrage pour les bibliophiles de son cercle et aide La Charrue d’érable a se placer parmi les ouvrages sélectionnés au Salon d’Automne de 1912.  

Le tout donne un ouvrage sensible sur la vie paysanne, certaines des compositions ne sont pas sans rappeler les œuvres de Jean-François Millet, même si l’on connaît la rivalité entre Pissarro et son contemporain. 

Moselly qui grandit en Lorraine dépeint des atmosphères douce parfois austère, mais il parvient à donner une vision juste des terres de la campagne et de ses habitants.

Dos insolé, dérelié.