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In-24 carré (98 x 101 mm) de 24 ff.n.ch. dont le facsimilé d’un dessin et de 19 aquarelles de Marie Laurencin. Box rose-chair, plats ornés de formes géométrique mosaïquées formées de lignes horizontales de maroquin multicolore et superposés de rectangles décorés d’un pointillé au palladium et en blanc, dos lisse avec nom de l’auteur au palladium et titre en blanc en pied, doublure de daim vert, gardes de daim bleu, tranches rouges, couverture et dos muet conservés, chemise et étui assortis (1957 Inv. Rose Adler – 1957 Dor. Ch. Collet).
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Édition originale d’un tirage limité à 250 exemplaires numérotés. Exquise reliure de Rose Adler.
Un des 50 exemplaires du tirage de tête (le numéro 42) contenant une eau forte originale, justifiée 42/50 et signée au nom complet par l’artiste au crayon.
Exemplaire exceptionnel, d’une exécution parfaite d’après la maquette de Rose Adler (1890-1959).
Rose Adler fut membre de l’Atelier de reliure du Comité des Dames de l’Union Centrale des Arts Décoratifs : une Union par les femmes, pour les femmes. Dès 1865, un patronage des dames est créé au sein des Arts Décoratifs, visant dans un premier temps à réunir des dons pour enrichir les collections du Palais de l’Industrie. Cette action donne naissance en 1895 au “Comité des Dames” qui encourage les créations féminines grâce à des expositions, des concours, mais aussi à la création d’écoles d’arts réservées aux femmes. L’atelier de reliure s’ouvre dans les années 1910 et compte au cours de son histoire de prestigieuses élèves comme Rose Adler, Jeanne Langrand ou encore Geneviève de Léotard. Il n’est d’ailleurs pas rare pour les anciennes élèves de travailler ensemble. Le style employé dans les reliures est résolument moderne et semble se conformer à la volonté de l’école qui les a formées, l’Art Nouveau et surtout l’Art Déco sont majoritairement utilisés.
“Rose Adler naît à Paris le 23 septembre 1890 dans une famille bourgeoise du 17ème arrondissement. C’est sûrement son mari Léon Roger-Marx (issu d’une famille de collectionneurs et lui-même passionné par les arts décoratifs) qui lui ouvre le chemin vers l’art. La devise de la famille de feu son époux « Rien sans art » incarna les convictions de la relieuse et décoratrice, formée à l’École du Comité des Dames de l’Union Centrale des Arts Décoratifs (UCAD). A l’âge de trente ans ses reliures étaient déjà exposées et son nom déjà connu par les membres de la Société des Artistes Décorateurs qu’elle rejoint en 1923. Rose Adler a formulé son postulat artistique en ces termes : Le relieur moderne est vraiment moderne en ceci : il est au service du texte. Il veut l’entendre, le faire entendre. Il l’épouse, il l’exalte. Pourtant, il se refuse la description, car toute description serait une illustration… Foncièrement séduits par cette vision harmonieuse et novatrice, le couturier Jacques Doucet, le décorateur Pierre Legrain, l’architecte Pierre Chareau ou encore les poètes Pierre André Benoit et René Char furent ses plus proches amis et lui offrirent un grand soutien. C’est à leurs côtés qu’elle exalta l’élégance et la modernité de ses reliures, couplant incrustations de pierres semi-précieuses aux doublures « bord à bord ». Ses innovations plurielles alimentèrent d’abord le mouvement Art Déco avant de le dépasser pour rejoindre le courant moderniste dont les codes s’accordaient davantage à son esthétique” (Galerie Marcilhac).
Marie Laurencin n’est pas qu’une peintre, elle est aussi illustratrice et notamment dans l’entre-deux guerre. Elle illustre 30 ouvrages entre 1919 et 1939 et 56 sur l’ensemble de sa carrière. Dans cet ensemble, Les Petites Filles a un statut particulier. Entre l’illustration et le livre d’artiste, Laurencin propose une collection de portraits avec des noms pour seul légende. Finalement sa pratique de peintre se fait sentir. Marie Laurencin ne fait pas autre chose que ce qu’elle fait déjà dans sa peinture et qui la rend identifiable. Elle propose une suite de femmes, aux allures de poupées au regard mystérieux. L’ouvrage est une collection non seulement de petites filles, mais aussi de jeunes femmes. Si Laurencin les nomme, c’est pour les sortir de l’anonymat d’un croquis. Elle s’attache à leur donner ou a suggérer une personnalité. Certaines sont en action ou entouré d’un décor qui leur donne de la profondeur et une personnalité.
En 1942, une nouvelle version des Petites Filles paraît. L’ouvrage se compose cette fois de 8 dessins au crayon de couleur et d’une aquarelle de Laurencin. Ils accompagnent cette fois un texte de Renée de Brimont, renouant avec la pratique de l’illustration.
Dos (chemise et reliure) très légèrement passé, sinon exemplaire magnifique.
Provenance : Bernard Malle (cachet discret sur la dernière garde).
Du lundi au samedi
10h – 13h et 14h30 – 19h
(18h les lundi et samedi)
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