VIGNY Alfred de Éloa, ou la sœur des anges. Mystère.

Clouzot, p. 272 : "Rare et recherché" ; Carteret, II, p. 447.

Édition originale du troisième livre de l'auteur. L'un des sommets du premier Vigny, et l'un des plus beaux poèmes de la littérature française, développant "le thème de la pitié qui ne recule devant rien, qui veut sauver à tout prix, même le Diable ; l'amour qui voudrait, inutilement, racheter le monde, et qui périt de son audace, mais sans se plaindre" (Dictionnaire des œuvres).

Théophile Gautier a fait l'éloge de ce poème, "le plus beau, le plus parfait peut-être de la langue française", dans lequel Vigny a déployé "ces gris nacrés, ces reflets de perles, ces transparences d'opale, ce bleu clair de lune" qui forment sa palette de poète mystique. L'ouvrage paraît dans la collection de la Muse française (1823-1824), célèbre et éphémère revue publiée par l'éditeur Ambroise Tardieu à laquelle collaboraient des champions du premier cénacle romantique – encore catholique, nationaliste et royaliste – tels que Vigny, Hugo, Soumet, Nodier, Deschamps, Rességuier, Desbordes-Valmore, Ancelot ou Guttinguer.

On a relié avant le poème de Vigny un autre illustre fleuron du cénacle de la Muse française, publié par les mêmes éditeurs et à la même date :

GUTTINGUER, Ulric. Mélanges poétiques. Paris, Auguste Boulland et Cie [Ambroise Tardieu, éditeur], 1824. 3 ff.n.ch., 252 pp.

Clouzot, p. 139 ; Carteret, I, 369.

Édition originale.

Recueil peu commun, le principal ouvrage de ce poète né à Rouen en 1785 et mort en 1866. Les Mélanges poétiques, publiés d'abord – comme Éloa – dans la Muse française, forment avec le poème de Vigny un précieux diptyque illustrant l'essor du romantisme.

Séduisant exemplaire à toutes marges, revêtu d'un élégant cartonnage romantique.

Rousseurs prononcées.